Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a annoncé, mardi, la prolongation de deux mois de l'état d'urgence instauré en novembre 2015 à Tunis dans la foulée d'un attentat-suicide contre la Garde présidentielle. Après des consultations avec le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée des représentants du peuple, le chef d'Etat tunisien a «décidé de prolonger l'état d'urgence de deux mois à partir du 21 juillet», indique un communiqué de la présidence. Cette mesure d'exception permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions «de nature à provoquer ou entretenir le désordre», de fermer provisoirement «les salles de spectacle et débits de boissons» ainsi que de « prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature». Le président Béji Caïd Essebsi avait proclamé l'état d'urgence dans tout le pays et un couvre-feu dans le Grand Tunis le 24 novembre, après un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) contre un bus de la sécurité présidentielle, qui avait fait 12 morts en plein Tunis. Si le couvre-feu a été rapidement levé, l'état d'urgence a, lui sans cesse, été renouvelé depuis et ce, pour la cinquième fois. La Tunisie a été frappée en 2015 par trois attentats majeurs revendiqués par l'EI. Le 7 mars dernier, la ville tunisienne de Ben Guerdane, située près de la frontière libyenne, a été la cible d'une violente attaque djihadiste faisant plus d'une cinquantaine de morts.