La Tunisie a annoncé hier la prolongation pour un mois de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis l'attentat suicide qui a visé un bus de la garde présidentielle à Tunis en novembre. «Le président de la République Béji Caïd Essebsi a décidé lundi (...), après avoir consulté le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée des représentants du peuple, de proclamer de nouveau l'état d'urgence sur tout le territoire pour un mois à partir du 21 juin 2016», a indiqué la présidence dans un communiqué. Cette mesure d'exception permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions «de nature à provoquer ou entretenir le désordre», de fermer provisoirement «salles de spectacle et débits de boissons» ainsi que de «prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature». Le président tunisien avait proclamé l'état d'urgence dans tout le pays et un couvre-feu dans le Grand Tunis le 24 novembre, dans la foulée de l'attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) contre un bus de la sécurité présidentielle, qui avait fait 12 morts. Si le couvre-feu a été rapidement levé, l'état d'urgence a lui sans cesse été renouvelé, la dernière fois en mars pour trois mois. La Tunisie a été frappée en 2015 par trois attentats majeurs revendiqués par l'EI. Outre l'attentat contre la garde présidentielle, 59 touristes et un policier ont été tués en mars dans une attaque au musée du Bardo et dans un attentat en juin sur une plage et dans un hôtel près de Sousse (est). Le 7 mars, des dizaines de jihadistes ont en outre attaqué des installations sécuritaires à Ben Guerdane, ville à la frontière avec la Libye.