La filière du lait connaît peu à peu une certaine évaluation en matière de production grâce surtout aux performances réalisés dans une politique du renouveau rural et à l'importation prochaine de vaches laitières pour notamment consolider le potentiel de la filière. Des compétences, des contraintes et des opportunités dans la filière du lait ont été remarquées et mis au devant du 1er Salon régional du lait organisé dernièrement dans la wilaya de Souk Ahras région de l'est du pays. De nombreux opérateurs du secteur sont venus du centre et de l'ouest algérien pour débattre leurs connaissances ainsi que les opportunités d'offre la filière du lait en Algérie. Comment arriver à l'autosuffisance nationale et surtout réduire la grosse facture d'importation du lait en poudre ? Tel était le sujet principal de cette importante rencontre. Or, Les quantités importées de ce produit (lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières utilisées comme intrants) ont reculé durant les cinq premiers mois de 2016 pour s'établir à 161 225 tonnes contre 172 930 tonnes, soit une baisse de 6,77% entre les deux périodes de comparaison, indique le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). La facture d'importation de lait et les matières premières a reculé à 399,71 millions de dollars pendant cette période, contre 519,04 millions en même période de 2015. En effet, les prix à l'importation des poudres de lait ont reculé durant le 1er trimestre 2016 en passant à 2 469 dollars/tonne contre 3 040 dollars/tonne durant la même période en 2015. Le gouvernement veut réduire les importations de ce produit subventionné et de promouvoir la filière lait en faveur des éleveurs et des opérateurs de ce secteur en augmentant la subvention du lait cru et en encourageant l'investissement, souligne-t-on. Le représentant du groupe Gapel d'appui aux producteurs et éleveurs laitiers relevant de l'ONIL Office interprofessionnel du lait a fait savoir que la wilaya de Souk Ahras qui disposait d'une production de lait par jour de 9,92 litres en 2012 vient de réaliser 14,12 litres en 2016. or, le directeur général de l'ONIL avait annoncé à la Radio nationale un accord signé avec l'association française Bretagne international qui porte sur le développement du secteur en question soit un projet de 5,7 millions d'euros afin d'arriver à des prévisions estimées à 700 millions de lait cru en 2012. Soulignons que 560 millions litres de lait cru ont été collectées en 2011 pour précise-t-on une production évaluée à 42% soit 1,4 milliard de litres sachant que l'algérien consomme en moyenne 120 litres par an contre 85 litres pour les Tunisiens et seulement 65 pour les Marocains. Sur le plan de l'importation de la poudre du lait , l'état avait dégagé une enveloppe de 40 milliards de DA tout en mettant fin aux perturbations de distributions qui avaient touchées plusieurs localités et régions du pays auparavant avec un plan de stockage de poudre de lait importée qui reste d'ores et déjà suffisante pour couvrir la demande du marché intérieur jusqu'à presque la fin de l'année 2012, a-t-on appris. Durant les 4 derniers mois 2012, la production nationale avait atteint 1,43 milliard de litres dans laquelle les pays producteurs à savoir Sétif, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arreridj, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Souk Ahras et Batna avaient produit près de 54% de la production globale. A l'est du pays à l'exemple de la wilaya de Souk Ahras qui possède une seule unité de production traitant ainsi 40 000 litres par jour, quelque 34 millions de litres collectés ont été transférés vers les unités de Guelma, Annaba, Skikda et El Taref. Le cheptel bovin de cette wilaya compte 87 600 têtes dont 12 100 vaches hybrides et 29 000 de races locales pour 5 000 éleveurs dont 2 100 intégrés au programme de collecte du lait, révèlent les services agricoles de la wilaya. Certes, les importations de lait de transformations avaient reculé durant l'année 2013 à 989,357 millions de dollars en chutant de 12, 4 % et la production de lait cru n'a pas pu répondre aux besoins de la population estimés à 5 milliards de litres par an. Selon le Centre national de l'information et des statistiques des douanes algériennes, l'Algérie dispose de seulement 250 000 vaches laitières qui sont loin de satisfaire la demande, estime-t-on. Pénurie persiste au pays malgré le budget énorme d'importation Les services des douanes avaient révélé en 2013 que les importations de lait de transformation avaient atteint 423,4 millions de dollars durant les quatre premiers mois de l'année 2013 contre 371 millions de dollars en 2012 , soit une hausse de 14,12 % . Selon l'Office interprofessionnel du lait l'Etat accorde chaque année un montant de 46 milliards de DA pour le soutien de la filière du lait. Or, depuis au moins semaine le sachet du lait de 25 DA est devenu rare chez les commerçants de la ville et cela lorsque la société de l'Edough implantée à Annaba a décidé de diminuer sa production laitière pour lancer la vente de sachet de lait de vache pour le prix de 35 DA «Il faut se lever très tôt à six heures pour acheter un sachet de lait parce que à neuf heures il n'en reste plus !», nous affirme-t-on. Ainsi L'Etat prévoit une importation de 25 800 vaches laitières afin de pouvoir assurer l'arrêt des importations de lait qui coûtent au pays les 700 millions de dollars par an. En Algérie la production laitière qui est estimée à près de 2 milliards de litres par an est principalement le fait de l'élevage bovin laitier qui notamment oscille entre les 1,2 et 1,4 millions de têtes, la période de 1983 à1997 était une période durant laquelle on avait enregistré une chute de 24% des effectifs du bovin passés à 1 255 000 têtes et avec le Plan national de développement agricole et rural (PNDRA) lancé par le gouvernement en 2000 celui-ci avait plus au moins pu surmonter les grosses contraintes liées à la production laitière et au développement de l'élevage bovin. (A suivre)