Qui allumera la vasque dans le stade olympique du Maracana, vendredi lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux ? Le secret est très bien gardé, mais deux noms ressortent : la légende du football Pelé et le triple vainqueur de Roland-Garros Gustavo Kuerten. Dans l'émission Stade 2 dimanche, Raï, ambassadeur de France Télévisions pendant les Jeux olympiques 2016 (5-21 août), a laissé échapper une indiscrétion : les noms des probables derniers porteurs de la flamme olympique, d'ordinaire gardés secrets jusqu'au soir de la cérémonie d'ouverture. «Cela pourrait être Pelé ou Gustavo Kuerten», a glissé l'ancienne star du PSG (1993-98). Si le premier se présente comme un choix d'une évidence incontestable, un problème à la hanche et la notoriété du second pourraient faire pencher la balance en faveur du tennisman. Carrière : avantage Pelé Unanimement considéré comme l'un des meilleurs footballeurs de l'histoire, mais aussi comme l'un des plus grands sportifs de tous les temps, Pelé (75 ans) présente un palmarès unique dans l'histoire de son sport. Il demeure ainsi le seul à avoir remporté trois Coupes du monde (1958, 1962 et 1970), et ses qualités techniques et physiques lui ont valu d'être élu «joueur du siècle» par la FIFA (devant Diego Maradona et Johann Cruyff). L'Equipe Magazine l'a également sacré «champion du siècle» devant Jesse Owens et Eddy Merckx, et le magazine Time l'a même placé dans sa liste des «personnalités les plus influentes du siècle». L'influence de Gustavo Kuerten (39 ans) est loin d'être aussi importante, mais le meilleur tennisman brésilien de l'histoire a marqué son sport en régnant sur l'ocre parisien au tournant des années 2000. Trois fois vainqueur à Roland-Garros (1997, 2000 et 2001), détenteur de quinze titres au total sur terre battue, «Guga» a été élu joueur de l'année en 2000 et a intégré il y a quatre ans le Hall of Fame du tennis. Parcours aux Jeux : léger avantage Kuerten Aucun des deux hommes ne peut se targuer d'avoir marqué l'histoire des Jeux. Sur dur, surface qu'il affectionne peu, Gustavo Kuerten y a participé deux fois pour une élimination en quart de finale en 2000, à Sydney (face au futur champion olympique, Evgueni Kafelnikov), et une sortie dès le premier tour en 2004, à Athènes (là encore contre le futur médaillé d'or, Nicolas Massu). Nommé au sein du Comité Rio, il a en revanche joué un rôle majeur dans l'organisation des JO 2016, participant à la prise de décisions liées aux installations sportives. Pelé, lui, n'a jamais pris part aux Jeux : «J'ai rejoint Santos quand j'avais 16 ans et ensuite je suis devenu professionnel : je n'ai pu participer à aucuns Jeux, parce qu'à l'époque, seuls les amateurs pouvaient jouer, a-t-il expliqué hier au Parisien. C'est le seul tournoi auquel je n'ai pas participé. C'est un grand regret.» Cela n'a pas empêché le Comité international olympique (CIO) de lui décerner le prix d'athlète du siècle. Popularité : avantage Kuerten Si la renommée de Pelé est quasiment sans équivalent dans le monde du sport, Gustavo Kuerten jouit dans son pays d'une extraordinaire popularité. Ainsi, d'après un sondage réalisé par le site du quotidien O Globo, 38,7% des Brésiliens souhaitent que ce dernier allume la vasque olympique à domicile. En cela, le tennisman devance très largement le marin Robert Scheidt (qui a décroché cinq médailles olympiques, dont deux en or), le marathonien Vanderlei de Lima (célèbre pour avoir été ceinturé par un spectateur pendant l'épreuve des Jeux d'Athènes alors qu'il était en tête)... et Pelé, quatrième, qui ne récolte que 11,2% des suffrages. Le basketteur Oscar Schmidt est cinquième, le nageur Cesar Cielo huitième, et Neymar dixième avec seulement 1,7% des voix. Si Pelé n'est donc pas en capacité physique - il souffre de la hanche et marche avec difficulté - de porter la flamme vendredi au Maracana, théâtre de ses exploits, Gustavo Kuerten se présente comme un crédible remplaçant de luxe.