A en croire le rapport du mois de juillet 2016 publié par Human Rights Watch, près de 500 000 enfants syriens en âge de scolarisation enregistrés au Liban ne vont pas aux écoles. le Liban, qui accueille 1,1 million de réfugiés syriens dénombrés, a permis aux enfants syriens de s'inscrire gratuitement dans les écoles publiques, les ressources limités et la politique libanaise sur le plan des droits de séjour et de travail s'appliquant aux Syriens empêchent de nombreux enfants d'aller à l'école, indique cette organisation. Le rapport intitulé «Grandir sans éducation : obstacles à la scolarisation des enfants réfugiés syriens au Liban» démontre le non-respect de nombreux écoles libanaises des politiques de scolarisation envers ces pauvres réfugiés. Les enfants en âge d'aller à l'école secondaire ainsi que les enfants handicapés font face à des obstacles particulièrement difficiles. Or, l'accès à l'éducation scolaire est nécessaire pour aider les enfants réfugiés à faire face au traumatisme de la guerre et du déplacement, souligne-t-on. Human Rights Watch a effectué depuis novembre 2015 à février 2016 un nombre de 156 entretiens avec des réfugiés syriens, recueillant des informations sur la situation de plus de 500 enfants en âge scolaire et certains n'ont pas été scolarisés depuis leur arrivée au Liban il y a cinq ans. D'autres n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe. Les réfugiés syriens enregistrés auprès de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Liban, étant environ 500 000 qui sont âgés entre 3 et 18 ans et considérés en âge scolaire par le ministère de l'Education libanais. Seulement 158 000 cas des Syriens se sont inscrits dans des écoles publiques pour l'année 2015/2016 et 87 000 enfants non libanais supplémentaires se sont inscrits dans des écoles privées, indique Human Rights Watch. Le Liban a permis aux réfugiés syriens de s'inscrire dans les écoles publiques gratuitement et sans exiger la possession d'un permis de résidence. Avec 70% des familles syriennes vivant en dessous du seuil de pauvreté, beaucoup n'ont pas les moyens de payer les coûts associés à la scolarisation tels que le transport et le matériel scolaire, ou bien dépendent financièrement de leurs enfants qui travaillent dans la rue au lieu d'aller à l'école. D'autres facteurs qui découragent les Syriens d'inscrire leurs enfants dans les écoles et aboutissent à l'abandon des études comme le cas de cette mère d'enfants Kawthar, 33 ans, qui a affirmé que quand elle a essayé d'inscrire ses enfants à l'automne 2015, l'école a demandé des documents que le ministère de l'Education n'exige pas officiellement, y compris les dossiers de vaccination qu'elle avait laissés en Syrie lorsqu'elle avait fui le pays. Elle a finalement réussi à inscrire ses enfants, mais les a retirés après trois mois parce qu'ils n'ont jamais reçu des manuels et qu'elle ne pouvait plus continuer à payer leurs frais de transport. Les enfants en âge d'aller à l'école secondaire sont confrontés à des obstacles particuliers, y compris traverser une plus grande distance pour atteindre leurs écoles. Soit signale-t-on seulement 2 280 élèves non libanais se sont inscrits dans les écoles secondaires publiques en 2015-2016, simplement 3 % des enfants syriens enregistrés au Liban et en âge d'aller à l'école secondaire. Certains Syriens ont bénéficié de programmes d'éducation non formels gérés par des organisations non gouvernementales (ONG), souvent dans des camps des réfugiés informels. Mais certains groupes ont affirmé à Human Rights Watch que le ministère de l'Education a retiré son soutien à leurs programmes l'année dernière ; les autorités libanaises ont affirmé que les revenus perdus en raison de la guerre en Syrie ainsi que le fardeau d'accueillir les Syriens ont coûté au pays un montant estimé à 13,1 milliards de dollars. Le Liban a besoin de beaucoup plus de soutien financier international pour répondre aux besoins des réfugiés syriens en matière d'éducation. En 2015-2016, les donateurs internationaux ont couvert les frais de scolarisation des tous les 197 010 étudiants libanais inscrits dans l'enseignement de base, a estimé l'organisation dans son rapport.