Les seize clubs de la Ligue 1 Mobils algérienne de football sont restés fidèles à leur tradition en matière de recrutement, et ce, en effaçant tout pour recommencer à zéro ou presque en vue de la nouvelle saison 2016-2017 dont le coup d'envoi sera donné vendredi. Une grande activité a ainsi caractérisé le mercato estival, en dépit de la crise financière aiguë que traversent les pensionnaires de l'élite dont les Sociétés sportives par actions (SPA) risquent tout simplement de mettre la clé sous le paillasson si elles continuent à dépenser de cette manière «vertigineuse». Le marché des transferts cet été a d'ailleurs battu tous les records,avec pas moins de 155 transactions enregistrées au niveau de la Ligue de football professionnel (LFP). Un chiffre traduisant l'instabilité qui continue de régner en maître mot dans le football algérien. Il s'agit là aussi de l'une des raisons expliquant le niveau très modeste des matchs du championnat où l'on assiste rarement à des prestations de haute facture, soutiennent les spécialistes. Tout cela s'est répercuté négativement sur la cote des joueurs locaux. Tous les entraîneurs qui se sont succédé à la barre technique de la sélection algérienne préfèrent miser massivement sur les binationaux formés en Europe, en particulier dans les écoles françaises. Cette politique a encore de beaux jours devant elle, au vu des changements à répétition dans les effectifs des clubs de l'élite chaque été. Une fâcheuse habitude qui porte préjudice et pour les joueurs et pour leurs formations. L'USMA entre dans le «rang», le CRB l'exception, il faut dire que même l'USM Alger, le champion d'Algérie en titre qui donnait l'exemple en matière de stabilité, est entrée dans «le rang». La preuve : la direction de ce club a engagé pas moins de neuf nouveaux joueurs pour son effectif seniors, sans parler de la douzaine d'éléments recrutés pour son équipe réserve. La palme d'or revient néanmoins au MC Oran et au NA Hussein Dey qui ont recruté chacun 13 joueurs. Ils ont ainsi renouvelé leur effectif respectif à hauteur de 70%. Pratiquement tous les autres clubs ont eu la même conduite, à l'image du MC Alger, du CS Constantine, de la JS Kabylie, du DRB Tadjenanet et de l'ES Sétif, qui ont fait venir chacun au moins une dizaine de nouveaux éléments. Le seul club qui s'est montré moins actif dans ce registre, préférant plutôt opter pour une certaine stabilité, est le CRB. La formation de Laâquiba, outre le fait d'avoir gardé la quasi-totalité de son effectif de la saison passée, a engagé six nouveaux joueurs. Il est clair qu'avec tout ce mouvement opéré par les clubs algériens au cours du mercato estival, ils vont tous se mettre à la recherche d'harmonie et de cohésion, deux subterfuges qu'ils vont exhiber des semaines durant pour justifier d'éventuelles contre-performances. Tout cela naturellement aux dépens du beau jeu.