Le peuple algérien a célébré, hier, deux dates phares du mouvement national, entre autres l'offensive du Nord constantinois qui avait permis, non seulement, de revivifier la lutte et renforcer les rangs des combattants, mais surtout de mettre en échec les tentatives de la France coloniale visant à opérer une rupture entre le FLN et le peuple. La seconde date, celle de la tenue du congrès de la Soummam en 1956, constitue un événement politique majeur dans la consolidation de la guerre de Libération nationale et la fondation de l'Etat algérien indépendant. Pour la commémoration de cet évènement historique, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a présidé, vendredi dernier à Bejaïa, les travaux de la première édition du colloque scientifique sur le congrès de la Soummam, où il a estimé que «la commémoration du double anniversaire des offensives du Nord constantinois (1955) et le congrès de la Soummam (1956) est une reconnaissance aux martyrs qui se sont sacrifiés pour recouvrir la souveraineté nationale», tout en précisant que «la région de Béjaïa a réuni des dirigeants venus des différentes régions du pays pour la libération de l'Algérie. «La commémoration du double anniversaire est une source de fierté et une occasion pour mettre en avant les valeurs nationales qui éclairent les esprits des jeunes et nourrissent en eux les sentiments de fierté et de patriotisme», a-t-il noté. Toutefois, le premier responsable du secteur des moudjahidine a rappelé que Béjaïa a abrité les travaux de rédaction de la proclamation du 1er Novembre 1954, qui constitue, a souligné le ministre, une référence historique essentielle. Le ministre a appelé les jeunes à assumer leurs responsabilités à l'égard de la poursuite du processus de construction nationale soutenant que si la génération du 1er Novembre 1954 a mené la guerre de libération, les jeunes génération doivent poursuivre le processus de l'édification du pays basé sur la science et le savoir. Accompagné du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, et du secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, Tayeb Zitouni a entamé sa visite à Béjaïa par l'inauguration, au hall de l'université Abderrahmane-Mira, d'une exposition de photos retraçant les manifestations du 11 Décembre 1960 et leurs échos dans le monde ainsi qu'une exposition des cartes des plus importantes opérations perpétrées le 1er novembre 1954 aux côtés de publications et des photos immortalisant les offensives du Nord- constantinois, ainsi que des documents détaillant la structure politique et administrative de la Révolution après le congrès de la Soummam. Il est à noter qu'un documentaire intitulé Le congrès de la Soummam 1956, la victoire d'une Révolution produit par le ministère des Moudjahidine a été projeté, où durant 52 minutes, les présents ont suivi les préparatifs ayant précédé la tenue du congrès et les décisions prises lors de ce congrès considéré comme un Acte fondateur de l'Etat algérien moderne. Le ministre des Moudjahidine a présidé, également au quartier Ahaddaden, les cérémonies de baptisation d'un lycée au nom du moudjahid Abdelkader Yeyassi dit Si Nouassri et d'un centre de formation professionnelle pour filles au nom de Zineb Saifi avant de rendre visite au moudjahid Baghdad Mouhoub, où il a instruit à l'effet d'apporter à celui-ci toute l'assistance médicale nécessaire. De son côté, l'universitaire Hassan Remaoun a souligné que «la portée de ces deux événements est extrêmement importante dans le processus de lutte de Libération nationale. Ils ne sont pas naturels, mais le fait d'hommes issus pour l'essentiel de la période coloniale et la symbolique du 20 Août continue encore à fonctionner si bien qu'elle a parfois même occulté d'autres événements aussi importants survenus la même période sur l'ensemble du territoire national». Tout en rappelant que «le 20 août 1955 est une date marquante, car renvoyant à la première grande opération menée par l'Armée de libération nationale (ALN) dans le Nord constantinois. Le but étant de frapper l'imagination, ce qui fut le cas, au regard de l'ampleur de la répression par les forces coloniales».