Alors que le monde était occupé à faire la guerre ou à regarder les autres combattre des ennemis «d'autres combats, d'autres guerres attirent notre attention. Des guerres pacifiques. Des hommes et des femmes – la plupart sont jeunes – se lancent dans la compétition sportive», celle des JO. Une autre ère va prendre son propre chemin, celle de la réconciliation, une réconciliation toujours pas facile certes, mais elle est là, grâce aux Jeux olympiques. Quelqu'un eut la brillante idée de transformer les combats haineux en compétition amicale. «Pour l'honneur ! Pour le simple plaisir d'aller jusqu'au bout de soi-même, pour comparer les forces en présence. Pour admirer les riches possibilités du corps humain et même de l'esprit. Pour jouer, simplement pour jouer !» Mais les humains sont ainsi faits, ils savent aussi construire leurs bonheurs. Ces compétitions sportives allaient, tentaient de détruire les frontières pour tendre la main à tous, réunir un monde fatigué des guerres, un monde qui se construit sur la base d'une fraternité, se réunir, se serrer la main, se féliciter, se faire des accolades, oublier la guerre, oublier ce qui déchire, qui écrase, qui divise les êtres humains. Ces jeux sont nés à une époque où la Grèce vivait à temps pleine sur le sentier de la guerre. Un document réalisé par un centre national de recherche français, nous révèle toute l'histoire de ces Jeux olympiques qui sont nés en 776 av. J.-C. à Olympie. On rapprendra de ce riche document au moment où une forme de jeux commençait à se nourrir d'espoirs l'empereur Théodose les interdisait en 393. Il fallait attendre 1894 pour fêter la naissance du premier comité international olympique – dont le président était Grec– 1896 soit deux années après les premiers jeux d'Athènes se tiennent. 14 y pays participent, 241 athlètes masculins, 149 épreuves mais seulement 9 sports étaient au programme. En 2012, 204 délégations, 10 500 athlètes des deux sexes, 301 compétitions et 26 ports. Depuis cette première flamme, nous constaterons que ces jeux évoluent rapidement et rassemblent tout un monde, ce qui donne à ces JO un tel poids médiatique qu'elles s'accompagnent de retombées économiques majeures. «Onze sponsors officiels des Jeux (Coca Cola, Acer, Atos, Dow, Ge, McDonalds, Omega, Panasonic, &G, Samsung, Visa) ont ainsi acquitté 900 millions de dollars de droit d'entrée (c'est-à-dire le droit d'apposer la marque olympique sur ses publicités), ils en attendent un retour fort sur investissement». Ceci explique leur influence dans la décision d'attribuer les Jeux à certaines villes, comme ce fut le cas en faveur d'Atlanta, siège de Coca-Cola, en 1996. L'ampleur financière liée à l'organisation des Jeux olympiques soulève donc le problème du poids croissant des enjeux économiques. Depuis 1896 à ce jour, les JO ont explosé. Les records olympiques provoquent les concurrents. A titre d'exemple le premier record olympique sur 10 km Hommes a été réalisé en 1912 en 30‘ 20‘' 08. En 2008, iI chute à 27'01'' 17, soit une différence de plus de 3 minutes. Un autre exemple, celui du lancer de poids hommes : son record était de 11,22 mètres en 1988. Aux JO de Rio, il atteint les 22,63, soit une distance multiplié par deux. Au lancer de javelot (messieurs), le record de 1908 fut de 54,83 m, il passe en 2008 à 90,57 soit une différence de 35 mètres. Une autre discipline, en l'occurrence le lancer de marteau Hommes, un record de 1900 : 51 mètres, en 2008 : 84,8 m, soit une différence de presque de 35 m. Le chrono du marathon 1908 est de 2h55, en 2008, il est battu en 2h06, soit une différence de moins de 45 mn. L'autre compétition celle du saut à la perche Hommes dont le 1er record olympique de 1896 a été de 3,30 m. Aujourd'hui, le record olympique qui vient d'être établi s'est envolé pour atteindre les 6,03 m soit une différence de 2 m 73. En natation, 100 mètres nage libre Hommes, l'Australien Kyle Chalmers devient le mercredi 10 août à Rio, le nouveau champion olympique du 100 mètres nage libre à l'âge de 18 ans, avec un temps de 47 secondes et 58 centièmes. Il est le premier Australien à remporter l'épreuve phare de la natation depuis Mike Wenden en 1968 à Mexico. Celui des 200 mètres brasses, le meilleur record des JO de Londres était de 2'19 en 2012 alors qu'en 1924, il flottait sur un temps de 3'22'' 02 soit 1'14 de gagné. A Rio, c'est la Japonaise Rie Kaneto qui a été sacrée championne olympique du 200 m brasse, devant la Russe Yuliya Efimova. En 2 min 20 sec 30/100, deuxième meilleure performance mondiale de la saison, Kaneto a devancé Efimova (2:21.97) et la Chinoise Jinglin Shi (2:22.28). Quant à Michael Phelps, lui n'a pas déçu. L'Américain s'est imposé sur le 200 m papillon en 1'53"36, s'offrant ainsi une 20e médaille d'or et entrant un peu plus dans la légende de la natation et des Jeux olympiques. L'aviron a, quant à elle, fêté à Rio ses 116 ans. Il aurait même pu souffler ses 120 bougies s'il n'y avait pas eu des intempéries en 1896 à Athènes... Le basket-ball, ce sont surtout des matches de légende, des joueurs emblématiques et des points mythiques. La boxe, sport de sang, de sueur, de douleur mais surtout de larmes, la boxe accouche toujours d'images fortes, l'escrime fait partie de ces quatre sports ayant toujours figuré au programme olympique. L'explication réside dans ses valeurs prônées par le baron Pierre de Coubertin : noblesse, honneur, respect et tradition. En football, on évoque souvent les Coupes du monde, les Euros, la Copa Americana, mais rarement le foot aux Jeux olympiques. Pourtant cette compétition est réservée aux joueurs de 23 ans (et trois joueurs plus âgés). Le volley-ball créé en 1895, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, par William Morgan, comme alternative pour les personnes âgées qui ne pouvaient pas supporter le contact physique constant du basket-ball ! Le sport s'appelait à l'origine «mintonette», mais on remarqua que les joueurs volleyaient le ballon par-dessus le filet et c'est ainsi que le sport a été rebaptisé volley-ball.