C'est un Amar Brahmia irrité, énervé, ne se contrôlant plus à un certain moment, qui s'est présenté hier matin au siège du COA à Ben Aknoun en conférence de presse-bilan, des Jeux olympiques de Rio. Seulement, le chef de la délégation s'est empressé de venir régler ses comptes avec ceux qui l'ont «accusé d'avoir emmené au Brésil des membres de sa familles aux frais de la princesse», mais aussi d'autres points que nous évoquerons plus bas. En fait, Brahmia s'est mêlé les pinceaux. On a assisté à un monologue, ou plutôt un procès des journalistes, car à un certain moment, Brahmia a été fort au lieu de répondre aux questions et d'infirmer les dires des uns et des autres. En plus clair, ce rendez-vous qui devait être celui du bilan, comme il se fait d'usage, a été celui du règlement de compte en l'absence du président du Comité olympique Mustapha Berraf. Il n'a pas manqué de féliciter toute la délégation algérienne en ajoutant que le COA et satisfait de la participation algérienne, même s'il a avoué qu'il fallait améliorer certaines choses, et corriger ce qui doit l'être. Cependant, le sujet qui lui tenait à cœur, est relatif au déplacement de sa fille et son gendre avec la délégation à Rio. «J'ai entendu et lu des ragots, rumeurs et autres diffamations en subissant une grande pression. Pourquoi ceux qui ont filmé en cachette à l'aéroport d'Alger ne sont pas venus nous questionnés. Il est clair qu'ils auront à répondre devant la justice. J'ai ici toutes les factures qui prouvent que les membres de ma famille ont payé de leur poche tous les frais du séjour avec une participation pour le billet, comme je l'ai exigé», a-t-il déclaré. Mais il y a eu surtout les déclarations de Makhloufi et Bourrada qui ont suscité beaucoup de commentaires et qui n'ont pas plu aux responsables sportifs. Sur ce sujet, Brahmi a refusé de faire un commentaire tout en précisant que «c'est un grand champion, un ancien athlète à moi, qui a le droit de déclarer ce qu'il veut, comme les responsables ont le droit de répondre». Plus loin, il revient en criant haut et fort «des personnes ont évoqué des détournements. Qu'ils nous ramènent les preuves. Tout a été fait dans la transparence. Nous avons tous les documents ici, vous pouvez les consulter. Aussi, personne n'a payé quoi que ce soit, tous ont été remboursés, même Makhloufi.» Concernant l'athlète Larbi Bourrada, l'ancien champion Abderahmane Hammad, président de la commission des athlètes a intervenu pour infirmer les propos de l'entraîneur Ahmed Mahour Bacha, en affirmant qu'un «véhicule T3 a été mis à la disposition de l'athlète après la fin de la compétition, je suis resté avec lui jusqu'à la fin du dîner. Personne ne lui a payé un taxi pour la simple raison qu'il y en avait pas.» Concernant les déclarations de Bourrada relatives à la mauvaise préparation, c'est le responsable de la trésorerie, Rabah Chebah qui a pris la parole pour donner les chiffres. «Les stages de Bourrada, comme il l'a souhaité, ont coûté 60 000 dollars. Je dois préciser que toutes les demandes des athlètes ont été satisfaites soit 94 opérations pour 150 athlètes que nous avons étudiées avec les concernés et leur fédération pour un montant total de 154 millions de dinars algériens.» Il y a eu aussi beaucoup d'autres questions liées aux différents problèmes évoqués par certains comme cette histoire de kinésithérapeute qui dit ne pas avoir reçu son pécule alors que le COA le lui a transmis à travers la Fédération algérienne d'athlétisme. Beaucoup de zones d'ombres, de manipulations qui en fait, ne servent pas le sport. Au lieu de parler de sport, de son développement, de ce qui a marché et pas, des corrections qu'il faut apporter, de l'avenir, nous nous sommes retrouvés dans une pagaille qui reflète le marasme qui ronge le sport algérien. Ce n'est sûrement pas de cette manière que le sport algérien retrouvera ses lettres de noblesses. Pas avec ce genre de comportement. Il faudrait déjà commencer par reconnaître ses torts pour avancer, et faire avancer les choses, à commencer par voir la vérité en face, ne pas transformer une défaite en une victoire. Combien de fois l'Algérie a failli aux JO ? Combien de médailles a-t-elle glanées en plusieurs participations ? Il faut commencer par reconnaître que le niveau du sportif algérien, à quelques rares exceptions, est arabe et africain, pas plus. C'est celle-ci l'amère réalité que nous ne voulons pas voir. Alors commençons par revoir l'organisation du sport algérien pour pouvoir un jour récolter les fruits, des médailles olympiques, des titres mondiaux... Il faut se mettre au travail aujourd'hui, 2020 (JO de Tokyo), c'est demain...