Marc Riboud s'est éteint. Il avait 93 ans. A Perpignan, les festivaliers ont appris la nouvelle lors d'un débat sur le noir et blanc en photographies. Clin d'oeil... Le maître du noir et blanc, grand témoin de l'histoire a fait faux bond à ses camarades photojournalistes alors que ses clichés sont exposés à Perpignan. Né dans la banlieue de Lyon, il était cinquième d'une famille de 7 enfants. Ses maîtres furent Henri Cartier-Bresson et Robert Capa qu'il rencontra par hasard et pour qui il travaillera en tant qu'assistant. En 1953, l'une de ses photos est publiée par le magazine Life et lance sa carrière : le peintre de la tour Eiffel. Il entre alors à l'agence Magnum, achète une voiture et s'en va. Il se rend à Istanbul. Puis ce sera l'Iran, l'Afghanistan, l'Inde, jusqu'à la Chine où il retournera régulièrement. Il fit également de longs séjours au Japon ce qui lui permit de publier l'un de ses premiers livres Femmes du Japon. Marc Riboud était entré dans la Résistance dans le maquis du Vercors à l'adolescence, et cette expérience de la guerre l'avait marqué à vie. Il se rendra donc sur les grands conflits : l'indépendance de l'Algérie, la guerre du Vietnam, mais il couvrit également le Watergate, ou encore le procès Klaus Barbie. Voyageur-promeneur, raconteur d'histoires, soucieux de l'ombre et de la lumière dans un cliché mais également du sens de la rime en image, Marc Riboud croyait à «l'instinct de l'instant», au « plaisir de l'oeil » avant tout. Ses photos resteront dans l'histoire. Notamment celle de la jeune fille à la fleur, photo d'une militante pour la paix au Vietnam prise à Washington en 1967, devant les baionnettes des militaires qui gardaient le Pentagone. Ou bien celle de Fidel Castro, la veille de la mort de J.F Kennedy, un cliché exposé à Visa sur l'image 2016.