Le groupe terroriste Daech a annoncé dernièrement la mort de son porte-parole, le Syrien Abou Mohammed Al-Adnani, tué par les Russes dans la province d'Alep (nord de la Syrie) ravagée par les combats. «Après un long voyage couronné de sacrifices, cheikh Abou Mohammed Al-Adnani a rejoint les martyrs et les héros ayant défendu l'islam et combattu les ennemis de Dieu», a indiqué Daech dans un message relayé par son agence de propagande Amaq. Il est mort dans la province d'Alep en inspectant les opérations militaires. Dans les heures qui ont suivi sa mort, un responsable militaire américain avait indiqué que la coalition internationale antidjihadiste avait «mené une frappe aérienne à al-Bab (nord-est d'Alep, en Syrie visant un haut responsable de l'EI», sans autre précision. Le porte-parole du Pentagone Peter Cook a confirmé dans un communiqué que «les forces de la coalition ont mené aujourd'hui une frappe de précision près d'Al-Bab, Syrie, ciblant Abou Mohammed Al-Adnani, l'un des plus hauts dirigeants de l'EI». Le résultat de cette frappe est en cours d'évaluation. «Le retrait d'Al-Adnani du champ de bataille porterait un nouveau coup important à l'EI», a poursuivi M. Cook, qualifiant le djihadiste de principal architecte des opérations extérieures de l'EI et porte-parole en chef de l'EI». Selon lui, Al-Adnani a coordonné le mouvement des combattants de l'EI, encouragé directement les attaques par des loups solitaires sur des civils et des membres de l'armée, et activement recruté de nouveaux partisans. Abou Mohammed Al-Adnani s'est illustré en exhortant les partisans de l'EI à passer à l'action dans leur pays d'origine en utilisant n'importe quelle arme disponible contre les ressortissants des pays de la coalition. Cet appel aurait notamment inspiré des attentats en Europe. Al-Adnani était beaucoup plus qu'un porte-parole. Originaire d'Idleb, dans le nord-ouest syrien, selon une biographie de l'EI, il s'était engagé dans le djihadisme au début des années 2000, prêtant allégeance au redouté chef d'Al-Qaïda en Irak (précurseur de l'EI) Abou Moussab al-Zarqaoui. Ce chef djihadiste jordanien a été tué dans un raid américain en Irak en 2006. Al-Adnani est progressivement devenu un personnage important au sein du groupe extrémiste Daech au point que les services de renseignements occidentaux avaient tendance à le considérer comme le ministre des Attentats, chargé de motiver des djihadistes isolés et de superviser des campagnes de terreur en Occident. Dans un message audio diffusé en septembre 2014 par Al Furqan, le principal média de l'EI, il avait appelé à attaquer «les forces de police et de sécurité, les services de renseignements et leurs collaborateurs» en Occident. Le 29 juin 2014, il avait annoncé dans un enregistrement audio «le rétablissement du califat» par le groupe EI et la désignation de son chef Abou Bakr al-Baghdadi comme «calife». Ce «califat» devait être imposé sur les régions conquises en Syrie et en Irak. Il reste dans la mémoire collective djihadiste, comme celui qui a annoncé la restauration du califat. Début mai, le colonel américain Steve Warren, un porte-parole militaire de la coalition, indiquait que depuis début 2015, «plus de 40 cibles de haute valeur» de l'EI et d'Al-Qaïda en Irak et en Syrie avaient été tuées. En juillet, l'EI a annoncé la mort d'un de ses commandants influents, Omar al-Shishani dit «Omar le Tchétchène», près de Mossoul en Irak, informe-t-on.