Toutes les menaces auxquelles font face les pays arabes suite au développement massif des groupes terroristes urgent les chefs des Etats à coopérer ensemble pour appréhender sérieusement la situation. «Il faut mobiliser toutes les capacités pour faire face au terrorisme et juguler ses répercussions sur la région», a déclaré, jeudi au Caire, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. En marge des travaux de la 146e session du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel, le ministre a, dans son allocution d'ouverture, expliqué que «la région arabe connaît des développements dangereux qui impliquent la nécessité de les appréhender avec sérieux et responsabilité et de mobiliser toutes les capacités pour y faire face et juguler ses répercussions néfastes sur nos Etats et nos nations, en particulier les dangers du terrorisme et de l'extrémisme violent ainsi que la prolifération des groupes terroristes surtout ceux appartenant au groupe autoproclamé «Daech» », a-t-on indiqué dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Les menaces terroristes qui pèsent sur la sécurité et la stabilité de nombre de pays ne cessent d'augmenter, en raison de l'incapacité de stopper la progression de ce fléau, qui est connu pour son utilisation massive des réseaux sociaux et de l'internet, son lien étroit avec le crime organisé transfrontalier, l'extension de ses sources de financement, son contrôle sur certaines régions et son acquisition de différentes ressources naturelles et d'armes», a-t-il affirmé. D'ailleurs, Abdelkader Messahel a rappelé la nécessité de renforcer la coopération bilatérale, régionale et internationale pour faire face à ce fléau ainsi qu'aux origines et formes de l'extrémisme violent, rappelant la conférence internationale tenue à Alger les 7 et 8 septembre en cours sur «le rôle de la démocratie dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme» qui a été l'occasion de mettre en exergue l'importance de la riposte démocratique et de l'Etat de droit dans la protection des pays et peuples de toutes formes de violence terroriste. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie algérienne a mis l'accent sur «le règlement politique» des crises que traversent certains pays arabes, estimant que l'annonce récente par le conseil présidentiel libyen de son entière disposition à soumettre une nouvelle composante gouvernementale d'entente à la chambre des représentants constitue «un pas important à même d'accélérer le processus politique dans ce pays voisin et frère». Sur le dossier syrien, le ministre a réitéré la position de l'Algérie en faveur d'une solution politique basée sur la négociation et le dialogue inclusif, souhaitant que les contacts en cours débouchent sur un accord pour la reprise des discussions politiques et une solution politique consensuelle qui garantisse l'unité et la souveraineté de la Syrie et le respect de la volonté de son peuple. Evoquant la crise yéménite, Messahel a exprimé le vœu de voir relancer les pourparlers entre les antagonistes en vue d'aboutir à un règlement politique consensuel préservant l'unité, la souveraineté et la stabilité du Yémen et rétablissant la cohésion sociale. Le ministre a ensuite abordé la cause palestinienne qui demeure pour nous, a-t-il dit, « primordiale et au coeur de nos préoccupations notamment face à l'obstination d'Israël et ses agressions répétées contre le peuple palestinien et son désengagement du processus de paix qui est un flagrant défi à la communauté internationale». Il a estimé dans ce sens qu'il était essentiel de saisir le dynamique des initiatives de paix et les idées proposées pour faire endosser à la communauté internationale et notamment le Conseil de sécurité sa responsabilité juridique et historique afin d'amener Israël à cesser ses violations et ses pratiques hostiles, mettre fin à l'occupation et permettre au peuple palestinien d'établir son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale aux frontières de 1967. Par ailleurs, le ministre a affirmé que «la refonte de la Ligue des Etats arabes constitue un énorme défi pour l'adaptation de l'action arabe aux développements et mutations que connaissent nos peuples et le monde en matière de relations internationales, soulignant la nécessité que les quatre groupes de travail finalisent les résultats de leurs travaux en prévision de leur présentation au prochain sommet arabe pour adoption.