Les pays voisins de la Libye se réuniront aujourd'hui à Niamey, au Niger ; une rencontre organisée par l'Algérie, dans laquelle les chefs des Etats ayant participé devraient discuter du dossier libyen en tant que pays limitrophe et l'impact de sa crise civile sur les pays du voisinage. La diplomatie algérienne, par ces intenses activités, continue à avoir son poids sur la scène internationale concernant le dossier libyen. A propos de la Libye, un pays livré au chaos depuis la chute du régime de Muamar Kadhafi et l'invasion du groupe terroriste Daech, seule l'Algérie continue à affirmer que l'unique solution est le dialogue. Une résolution d'un pays longtemps noyé dans un bain de sang durant toute une décennie, une conjoncture difficile de laquelle il s'en est tiré avec une expérience reconnue à l'échelle internationale. Depuis sa première réunion à Alger, en mai 2014, le groupe des pays voisins a toujours appuyé le principe défendu par l'Algérie, à savoir une solution politique respectant l'unité et la souveraineté de la Libye ainsi que les intérêts suprêmes du peuple frère libyen, ainsi qu'une lutte sans merci contre la menace terroriste. Fort de cette constante, il œuvrera à la réaffirmation des décisions de la 7e réunion à Alger, en décembre 2015, et de la 8e à Tunis, en mars 2016, qui ont balisé la voie à l'accord politique conclu dans le cadre des Nations unies et présidé à l'avènement du Conseil présidentiel, conduit par Fayez al Sarraj. Le poids de l'Algérie dans le dossier libyen est évident, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est rendu à Niamey, deux jours avant la réunion, c'est-à-dire lundi soir, où il a eu d'intenses activités diplomatiques avec le chef d'Etat nigérien, ainsi que les membres de son gouvernement, où il a discuté de la crise libyenne. En marge de son entretien avec le ministre nigérien, chargé des Affaires étrangères, de la coopération, de l'intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur, Ibrahim Yacouba, ce dernier a encensé «le rôle particulier de l'Algérie en faveur d'une solution politique en Libye à travers le mécanisme des pays voisins». Par ailleurs, le chef de la diplomatie nigérienne a qualifié les relations entre les deux pays d'excellentes, dans tous les domaines y compris ceux relatifs à la coopération politique et sécuritaire, l'enseignement supérieur et le développement. Il a indiqué que sa rencontre avec Abdelkader Messahel avait porté sur les questions d'intérêt commun et qu'il a été convenu de l'importance de renforcer la coopération entre les deux parties sur tous les plans, exprimant sa reconnaissance à l'Algérie pour sa grande solidarité avec son pays. Le responsable nigérien a souligné, notamment l'importance de la réunion des pays voisins de la Libye qui se tiendra aujourd'hui à Niamey. Dans ce cadre, il a appelé les pays concernés à combiner les efforts, à renforcer la coopération et à jouer un rôle positif pour le règlement de la crise libyenne, eu égard à ses incidences sur la région, rappelant que «ce sont les pays du voisinage qui subissent le plus les conséquences de la crise en Libye, et c'est sur eux qu'incombe la responsabilité de la réussite du processus politique en cours en Libye». Ibrahim Yaccouba a aussi relevé l'importance «de créer les conditions d'une unité nationale inclusive en Libye et de soutenir le gouvernement légitime en faveur du processus politique en cours dans le pays, insistant sur l'«urgence de réaliser cet agenda». Dans le même contexte, il a ajouté que «l'objectif premier des pays voisins est d'instaurer la sécurité et la stabilité dans la région, loin de tout autre agenda». Pour rappel, Abdelkader Messahel avait entamé hier une visite de travail au Niger durant laquelle il s'est entretenu avec les hauts responsables du pays avant de prendre part à la réunion, aujourd'hui, des pays du voisinage de la Libye.