Les rebelles ont toutefois fait savoir mardi qu'ils n'avaient pas l'intention de quitter la partie orientale de la ville. La Russie et la Syrie ont interrompu leurs frappes aériennes contre Alep, mardi 18 octobre à 9 heures (heure française). Selon le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, cet arrêt anticipé des raids est «nécessaire pour la mise en œuvre de la pause humanitaire» devant permettre aux civils de quitter Alep jeudi, de 7 heures à 15 heures (heure de France métropolitaine). Des activistes de la ville confirmaient mardi matin cette pause dans les raids aériens. Mais, au sol, des combats ont à nouveau opposé forces gouvernementales et rebelles dans le secteur de la vieille ville. Lundi, le département d'Etat américain avait jugé bienvenue mais insuffisante cette pause des attaques contre la partie orientale d'Alep, tenue par les insurgés. Il faut «une pause plus longue pour faire entrer les camions» transportant l'aide humanitaire, a de son côté estimé lundi Stéphane Dujarric, porte-parole de l'Organisation des Nations unies. «Au moment où commencera la pause humanitaire, les troupes syriennes se retireront à une distance suffisante pour que les combattants puissent quitter l'est d'Alep avec leurs armes» via deux couloirs spéciaux, dont la route du Castello, a pour sa part estimé le ministre de la Défense russe. «Les factions rejettent toute sortie» Les rebelles ont toutefois fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention de quitter la partie orientale de la ville. «Les factions rejettent toute sortie, il s'agirait d'une reddition», a déclaré Zakaria Malahiifji, chargé des affaires politiques du groupe Fastakim, lié à l'Armée syrienne libre. Le groupe salafiste Ahrar Al-Cham a lui aussi rejeté la proposition russe. Lors des précédentes trêves, en juillet et en septembre, très peu de civils avaient utilisé les corridors humanitaires que l'armée russe avait annoncé avoir momentanément ouverts et qui ont été considérés avec suspicion par les habitants de la ville. Des itinéraires qualifiés de «couloirs de la mort» par l'opposition syrienne qui avait alors dénoncé le chantage fait aux habitants de la partie rebelle de la ville : «Partez ou vous mourrez de faim.» Malgré les promesses russes et gouvernementales, aucun convoi humanitaire n'a pu rentrer dans les quartiers est lors des précédentes trêves. Une technique qui a porté ses fruits dans les deux poches rebelles, assiégées depuis plusieurs années : la ville de Daraya, en banlieue de Damas, vidée de sa population à la fin août, et le quartier d'Al-Waer en périphérie d'Homs, fin septembre.