Initiatives n Après de violents et intenses combats, une trêve humanitaire de quelques heures dans la ville d'Alep et un cessez-le-feu au Yémen ont enfin été annoncés pour jeudi. En effet, la Russie a annoncé une «trêve humanitaire» de quelques heures dans la ville syrienne d'Alep. Moscou a annoncé que les armées russe et syrienne suspendraient «leurs frappes aériennes et tous les autres tirs» jeudi à Alep, «de 08h00 à 16h00» heure locale. Cette décision a été prise «avant tout pour permettre aux civils de quitter (la ville) en toute liberté, pour évacuer les malades et les blessés et assurer le retrait des rebelles armés», a déclaré le général Sergueï Roudskoï, de l'état-major russe. Les Nations unies et l'UE ont salué cette initiative, mais ont estimé que la durée de la trêve n'était pas suffisante pour permettre aux convois humanitaires d'acheminer l'aide aux civils des quartiers rebelles assiégés d'Alep. «Toute pause dans les hostilités est positive pour la population (...), mais nous avons besoin de plus de temps pour mettre en route la machine humanitaire», a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, en rappelant que l'ONU réclamait des pauses d'au moins 48 heures. L'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, a annoncé que l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie avaient accepté de participer à des discussions avec les Américains et les Russes pour tenter de dissocier opposition modérée et extrémistes à Alep, afin de favoriser une trêve. Il est à noter par ailleurs que les armées russe et syrienne ont arrêté leurs raids aériens sur Alep depuis mardi à 07H00 GMT. C'est ce qu'a annoncé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. «Aujourd'hui, depuis 10H00 (07H00 GMT), les frappes de l'aviation russe et syrienne ont cessé», a-t-il déclaré lors d'une réunion de l'état-major russe, expliquant que cet arrêt anticipé des raids est «nécessaire pour la mise en œuvre de la pause humanitaire» devant permettre aux civils de quitter Alep jeudi. Sur un autre front, l'ONU a annoncé lundi l'instauration d'un cessez-le-feu renouvelable de 72 heures sur l'ensemble du Yémen à partir de jeudi, dans l'espoir de régler un conflit qui a fait près de 7 000 morts en 18 mois et provoqué une grave crise humanitaire. Cette trêve entrera en vigueur mercredi 19 octobre à 23H59 locales, a indiqué le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. Il a affirmé avoir reçu des assurances en ce sens de la part de «toutes les parties yéménites». Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, qui lutte contre les rebelles chiites houthis avec le soutien d'une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, avait annoncé auparavant avoir accepté un cessez-le-feu de 72 heures, susceptible d'être prolongé. Dans un communiqué, le médiateur onusien présente la nouvelle trêve comme une «reprise de la cessation globale des hostilités», qui avait été mise en place le 10 avril 2016, mais avait ensuite volé en éclats. Il souligne que cette nouvelle trêve «épargnera à la population yéménite de nouvelles effusions de sang et permettra d'étendre la livraison de l'aide humanitaire». Pour rappel, le conflit yéménite a fait plus de 6 900 morts et déplacé au moins trois millions d'habitants depuis l'entrée en action, en mars 2015, de la coalition militaire arabe sous commandement saoudien pour épauler les forces du président Hadi. Quant à la crise syrienne, qui a débuté en 2011, elle a fait plus de 300 000 morts et implique aujourd'hui des acteurs locaux, régionaux et internationaux. C'est dire la complexité du conflit.