Pour permettre la mise en œuvre d'une pause humanitaire devant permettre aux civils de quitter Alep jeudi, l'armée russe a annoncé, hier matin, un arrêt immédiat des raids aériens des aviations russe et syrienne à Alep. « Au moment où commencera cette pause humanitaire, les troupes syriennes se retireront à une distance suffisante pour que les combattants puissent quitter l'est d'Alep avec leurs armes » via deux couloirs spéciaux, dont la route du Castello, a annoncé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. « Nous demandons aux gouvernements des pays ayant de l'influence sur la partie orientale d'Alep de convaincre leurs chefs d'arrêter les combats et de quitter la ville », a-t-il ajouté en référence aux Etats-Unis. Il s'agit « purement d'un geste de bonne volonté des militaires russes », a, pour sa part, précisé le porte-parole du Kremlin. Il serait lié, selon des diplomates, à la récente proposition du médiateur onusien, Staffan de Mistura. Lors de sa dernière allocution devant les Conseil de sécurité de l'ONU, il aurait indiqué avoir demandé aux éléments de Fateh al-Cham de quitter l'est d'Alep et à l'armée syrienne et à la Russie de suspendre ses bombardements dans la deuxième ville syrienne. La décision russe de l'arrêt immédiat des raids aériens à Alep a été précédée, la veille, par une annonce de suspension des bombardements durant huit heures jeudi à Alep. Le général russe Sergueï Roudskoï a indiqué que l'arrêt des raids aériens doit aider au succès des discussions axées « sur la séparation entre l'opposition modérée et les terroristes à Alep », devant débuter, selon lui, mercredi (aujourd'hui) à Genève. Et il y aurait des avancées dans cette voie. Lundi soir, l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a annoncé que la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite ont accepté de participer à ces discussions avec les Américains et les Russes. Si Al-Nosra se retire d'Alep, a-t-il expliqué, alors « l'accord conclu à Lausanne prévoit que l'opposition modérée négociera une cessation des hostilités avec le gouvernement syrien ». La Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite ont « exprimé leur intention de travailler dur avec ces groupes d'opposition modérés afin qu'ils se dissocient » du Front Fateh al-Cham, a-t-il précisé. Les combattants du Front Fateh al-Cham doivent quitter Alep « ou être défaits », a conclu le diplomate russe.