Quel nom à donner à un ensemble de partis qui se positionneraient comme appuis au Président ? Serait-ce réellement une rupture à introduire dans l'intégration au pouvoir et le fonctionnement de celui-ci que l'alliance déverrouille la porte qui mène à son élargissement et cela pourrait-il signifier que la majorité présidentielle fait pousser au plus loin les limites qui la bordent ? Cela dépendrait de la consistance des partis qui iraient la rejoindre, mais quels partis parmi ceux qui sont connus et qui tiennent à préserver leur identité et leur individualité se montreraient-ils disponibles à faire le saut ? Sur le plan de la consistance, le fonctionnement du champ politique et plus particulièrement celui des médias audiovisuels n'ont pas tout à fait créé les conditions de la montée en puissance des partis politiques, pour la raison qui apparaît toute simple, à savoir qu'ils n'ont pas pour mission de faire enraciner les partis au sein des populations, et quand on dit les partis, il s'agit de tous les partis, toutes appartenances confondues, y compris les partis dont on dit qu'ils sont au pouvoir, alors qu'il ne serait pas erroné de dire qu'ils sont seulement chargés de fournir au programme du Président une main-d'œuvre supérieure qualifiée. Chacun des emplois créés pour appliquer ce programme est relevé à une fonction nommée ministre. Quels partis donc seraient susceptibles de poser leurs candidatures pour intégrer l'alliance, l'élargissement et pourrions-nous ainsi soutenir que c'est l'audience de ladite majorité qui s'est élargie ? Certainement que des partis qui se positionnent sans ambiguïté aucune dans l'opposition ne vont pas rejoindre l'alliance, et dans ces conditions, il ne pourra pas se dire que l'opposition est érodée dans ses rangs. Au nom de ces opposants qui apparaissent irréductibles figurent bien sûr les partis de l'opposition traditionnelle, à savoir le FFS, le RCD, et tout parti qui sera celui de Djaballah. Quand bien même que le RCD avait rejoint l'exécutif pour un «aller retour» et non un aller simple et qu'il s'en fut ensuite retiré, il n'en demeure pas moins qu'il n'avait pas rejoint l'alliance, se positionnant comme un électron célibataire et libre de s'éjecter comme bon lui semblerait. Il justifie sa sortie par le constat que le système ne pourrait jamais se réformer de l'intérieur. Il avait au moins tenté, et maintenant il affirme que cela réconforte son appréciation, celle-là même qu'il fit avant de rejoindre l'exécutif. Quant au FFS, pareille tentation lui est étrangère, et il en est de même pour Djaballah dont il est dit qu'il a opté pour la pratique d'une opposition parlementaire radicale. A qui donc l'alliance pourrait-elle ouvrir sa porte et qui lui serait d'un apport certain, au point où il serait possible de parler de gouvernement d'union nationale ?