Nous avons atteint une situation où, fatalement, nous sommes condamnés à avancer, car reculer sera dramatique. On ne recule jamais impunément. Cela ne signifie pas fatalement que dès lors qu'on retourne, on regarde vers l'avenir et on oublie des passés politiques communs. D'abord, où sont ceux qui pensent qu'ils pourront facilement avancer si on ne leur confie pas les clefs de la maison ? Serait-ce réellement une rupture à introduire dans l'intégration au pouvoir et le fonctionnement de celui-ci attend que l'alliance se reconstitue et déverrouille la porte qui mène à son élargissement, et cela pourrait-il signifier que la majorité présidentielle fait pousser au plus loin les limites qui la bordent quand très nombreux sont les électeurs inscrits qui ont tourné le dos aux élections ? Il n'y a plus de partis consistants qui iraient la rejoindre, mais quels partis parmi ceux qui sont connus et qui tiennent à préserver leur identité et leur individualité se montreraient-ils disponibles à faire le saut ? Certainement que des partis qui se positionnent sans ambiguïté aucune dans l'opposition ne vont pas rejoindre l'alliance, et dans ces conditions, il ne pourra pas se dire que l'opposition est érodée dans ses rangs. Au nom de ces opposants qui apparaissent irréductibles, figurent bien sûr les partis de l'opposition traditionnelle à savoir. Quand bien même que le RCD avait rejoint l'exécutif pour un «aller-retour» et non un aller simple et qu'il s'en fut ensuite retiré, il n'en demeure pas moins qu'il n'avait pas rejoint l'alliance, se positionnant comme un électron libre de s'éjecter quand bon lui semblerait. Il justifie sa sortie par le constat que le système ne pourrait jamais se réformer de l'intérieur. Et de l'extérieur ? Il avait au moins tenté, et, maintenant, il affirme que cela réconforte son appréciation, celle-là même qu'il fit avant de rejoindre l'exécutif. Quant au FFS, pareille tentation lui est étrangère, et il en est de même pour Djaballah dont il est dit qu'il a opté pour la pratique d'une opposition parlementaire radicale. A qui donc l'alliance pourrait-elle ouvrir sa porte et qui lui serait d'un apport certain, au point où il serait possible de parler de gouvernement d'union nationale ?