Quelle ?lection pr?sidentielle n?a pas ?chapp? ? la critique? Quelle ?lection a ?chapp? au doute? C?est, de toute fa?on, devenu une donn?e immuable dans la vie politique nationale. Si on consid?re le chiffre avanc? de plus de 12 millions d??lecteurs qui se sont prononc?s en faveur du pr?sident, on en conclut que cet ?lectorat d?passe, de bien loin, l?audience des trois partis politiques membres de l?alliance. Et pourtant, l?alliance est dite pr?sidentielle et est cens?e repr?senter la majorit? pr?sidentielle. A travers le cas d?Amar Benyoun?s, ancien ministre et vice-pr?sident du RCD, devenu soutien du pr?sident malgr? que le minist?re de l?Int?rieur ne lui ait pas donn? l?agr?ment pour la l?galisation de son parti, l?UDR, la question se pose de savoir si on peut politiquement soutenir le pr?sident et accepter de voir rejeter son dossier d?agr?ment. Si le chef de ce parti s?inscrit dans la ligne du pr?sident, sans doute que son parti le sera ?galement. A supposer que Benyoun?s arrive ? obtenir l?agr?ment pour son parti, deviendra-t-il membre de l?alliance pr?sidentielle en tant que parti int?gr? ? celle-ci? Tant que l?alliance demeure fig?e, malgr? que l?on consid?re que la majorit? pr?sidentielle s??largit, il demeure une contradiction. Serait-ce r?ellement possible que la majorit? pr?sidentielle s??largisse alors que la porte de l?alliance est verrouill?e ? son ?largissement? Quels partis, donc, seraient susceptibles de poser leurs candidatures pour int?grer l?alliance? Il faudrait que cela soit des partis de l?opposition qui vont int?grer l?alliance pour qu?enfin on reconnaisse que l??largissement de la majorit? pr?sidentielle se fait sur la base de l??rosion de l?opposition. O? prendre les voix suppl?mentaires si ce n?est dans l?opposition, ? moins que l?on croit que de larges couches des populations se tiennent en marge des id?es des partis existants et de l?adh?sion ? un quelconque parti. Certainement que des partis qui se positionnent sans ambigu?t? aucune dans l?opposition ne vont pas rejoindre l?alliance; dans ces conditions, il ne pourra pas se dire que l?opposition est ?rod?e dans ses rangs. Au nom de ces opposants qui apparaissent irr?ductibles figurent, bien s?r, les partis de l?opposition traditionnelle, ? savoir le FFS, le RCD et tout parti qui sera celui de Djaballah. Cela d?pendrait de la consistance des partis qui iraient la rejoindre, mais quels partis parmi ceux qui sont connus et qui tiennent ? pr?server leur identit? et leur individualit? se montreraient-ils disponibles ? faire le saut ? Quand bien m?me le RCD eut rejoint l?ex?cutif pour un ?aller-retour? et non un aller simple, et qu?il s?en fut ensuite retir?, il n?en demeure pas moins qu?il n?avait pas rejoint l?alliance, se positionnant comme ?lectron c?libataire et libre de s??jecter quand bon lui semblerait. Il justifie sa sortie par le constat que le syst?me ne pourrait jamais se r?former de l?int?rieur. Il avait au moins tent?, et maintenant il affirme que cela r?conforte son appr?ciation, celle-l? m?me qu?il fit avant de rejoindre l?Ex?cutif. Quant au FFS, pareille tentation lui est ?trang?re, et il en est de m?me pour Djaballah dont il est dit qu?il a opt? pour la pratique d?une opposition parlementaire radicale. A qui donc l?alliance pourrait-elle ouvrir sa porte et qui lui serait d?un apport certain, au point o? il serait possible de parler de gouvernement d?union nationale?