Être ensemble au gouvernement signifie-t-il une alliance à formaliser ? Accéder au gouvernement signifie bien quitter l'opposition et adopter la ligne politique présidentielle. Le fonctionnement du champ politique et plus particulièrement celui des médias audiovisuels n'ont pas du tout pour mission de créer les conditions de la montée en puissance des partis politiques, pour une raison qui apparaît toute simple, à savoir qu'ils n'ont pas pour mission de faire enraciner les partis au sein des populations, et quand on dit les partis, il s'agit de tous les partis, toutes appartenances confondues, y compris les partis dont on dit qu'ils sont au pouvoir, alors qu'il ne serait pas erroné de dire qu'ils sont seulement chargés de fournir au programme du Président une main d'œuvre supérieure qualifiée. Chacun des emplois créés pour appliquer ce programme est relevé à une fonction nommée ministre. Sont-ce les partis qui bénéficient du crédit de l'engagement et du succès de leurs ministres en tant que membres du gouvernement ? Alors que l'on sait que ces partis dits de l'alliance exécutaient le programme du Président, on leur prêtait parfois le pouvoir de décider de ce que sera l'alliance. Disons plutôt qu'on leur prêtait car l'alliance n'existe plus. Belkhadem avait lancé, en son temps, un appel d'offres aux autres partis qu'il nomme des nationalistes pour construire une nouvelle alliance. Serait-ce réellement une rupture à introduire dans l'intégration au pouvoir et le fonctionnement de celui-ci que l'alliance se reconstitue et déverrouille la porte qui mène à son élargissement, et cela pourrait-il signifier que la majorité présidentielle fait pousser au plus loin les limites qui la bordent quand 70% des électeurs inscrits ont tourné le dos aux élections ? Il n'y a plus de partis consistants qui iraient la rejoindre, mais quels partis parmi ceux qui sont connus et qui tiennent à préserver leur identité et leur individualité se montreraient-ils disponibles à faire le saut ?