Les longues années consacrées à la lutte antiterroriste a bien confirmé que l'éradication du terrorisme ne pourrait pas se faire par le tout sécuritaire. Comme le dit un certain proverbe, «Mieux vaut prévenir que guérir», il convient donc de prendre les mesures nécessaires et préventives contre ce fléau, pour éviter de recourir à la force pour y remédier par la suite. En effet, nul ne pourrait ignorer que l'antichambre du terrorisme n'est autre que l'intégrisme religieux et le fondamentalisme. Pour lutter contre cette calamité, il faudrait mettre fin à l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Pour rappel, le terrorisme est un «cancer» qui a été importé en Algérie par les premiers «djihadistes» algériens, lors de leur retour au pays après la fin de la guerre opposant lesdits «moudjahidine» au régime communiste afghan, soutenu par l'armée soviétique. Cet état de fait a coïncidé avec l'ouverture du champ politique en Algérie, lequel malheureusement a été «empoisonné» par l'octroi d'agréments à des mouvements, instrumentalisant l'Islam à des fins politiques et ce, en contradiction avec les lois de la République, notamment la Constitution algérienne. Ces mouvements ont assuré la couverture politique aux groupes armés, qui après l'arrêt du processus électoral en 1991 avaient déclaré la guerre à leur propre état et à leur peuple. La même erreur a été reconduite après que des Algériens qui avaient participé à la guerre en Bosnie et en Irak eurent retourné au pays et se sont retrouvés dans les rangs du FIS, GIA, GSPC... Il est inutile de revenir sur la tragédie de la dernière décennie et les massacres commis par ces «djihadistes» sous la houlette des vétérans algériens d'Afghanistan, de Bosnie et d'Irak. Les Algériens ont payé un lourd tribut pour sauver le pays et la République des mains des «talibans» dont le seul objectif consiste à instaurer un état théocratique «doula islamiya». Près de 24 ans de lutte antiterroriste, les forces de sécurité algériennes (tous corps confondus) ont réussi à vaincre sur le terrain ces groupes armés sauvages qui avaient semé la terreur et l'horreur chez le peuple algérien. Malgré ces sacrifices, le terrorisme a été vaincu sans pour autant qu'il soit définitivement éradiqué. Les forces de sécurité continuent à veiller H24 mais cela ne veut pas dire que les forces du mal ne pourraient pas encore frapper lorsqu'elles trouveront l'occasion. Il en est de même pour la tragédie rouge où personne ne pourrait garantir que l'Algérie est définitivement à l'abri d'un autre scénario des années 1990. Comme nous l'avons déclaré dans nos précédentes éditions, le terrorisme ne sera pas totalement éradiqué et ce, même si le dernier des terroristes qui active dans les rangs des groupes armés est abattu. Ce terrorisme survivra et ne pourra jamais «mourir» si toutefois, ses racines ne sont pas détruites.