Près de 4 millions de personnes et plus de 50 chefs d'Etat, souverains et représentants de pays ont participé à la marche internationale contre le terrorisme à Paris (France). Malheureusement, cela ne change en rien à la menace terroriste et ne pourrait en aucun cas empêcher d'autres actes criminels similaires à ceux de Paris, que ce soit en France ou ailleurs. Si cette manifestation grandiose intervient un peu tard, elle est néanmoins importante et nécessaire, du moment qu'il s'agit de crier haut et fort pour dire «non à l'intégrisme et non à la violence». Malheureusement, cela ne pourrait pas changer grand-chose vis-à-vis du terrorisme, qui demeure une menace réelle non seulement pour la France mais pour le monde entier. Si cela est bon pour le moral et réconforte quelque peu la population française, la menace terroriste demeure toujours intacte après cet historique rendez-vous. Il est également important de renforcer les dispositifs de sécurité autour des sites stratégiques et de corriger les éventuelles failles qui n'ont pas permis aux services de sécurité de déjouer ces attentats terroristes. Malgré cela, le «mal» est trop profond pour pouvoir dire que ces actions et ces opérations entreprises sont en mesure de mettre fin à ce terrorisme. Si les forces de sécurité jouent un très grand rôle dans la lutte antiterroriste, elles ne pourraient en aucun cas éradiquer définitivement ce fléau. Même si l'ensemble des groupes armés seront anéantis, le terrorisme ne le sera pas et continuera à menacer l'intégrité des pays et la sérénité des citoyens. Si les «djihadistes» sont éliminés par dizaines et par milliers, les «gros bonnets», à savoir La majorité des prédicateurs, ne sont jamais inquiétés. «Ce sont des islamistes modérés», disent ceux qui assurent à ces groupes armés la couverture politique. Justement, les cruels fanatiques passent obligatoirement par l'islamisme modéré alors que l'intégrisme est l'antichambre du terrorisme. Chaque jour, des milliers de jeunes et des jeunes filles s'affilient aux groupes «djihadistes» et n'attendent que le jour J pour agir. Se trompent énormément ceux qui croient que ce terrorisme pourrait être vaincu uniquement par les armes. Même les forces armées les plus puissantes du monde, qui sont équipées des armes les plus modernes et les plus sophistiqués, resteront impuissantes devant ce terrorisme. Même si les puissances militaires de ce monde sont en mesure de vaincre n'importe quelle force dans le monde, elles ne pourraient pas faire de même devant ce terrorisme. A ce sujet, il est important de savoir que dans n'importe quelle guerre, les adversaires se connaissent. La technologie a beaucoup évolué, chose qui pourrait permettre à chacune des parties en guerre, de mettre tout son savoir-faire afin de détruire les bases, les capacités, les armes et les hommes de troupe de son ennemi. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour ce terrorisme pour la simple raison que l'ennemi est inconnu. Il n'a pas de quartier général et ne possèdent pas de base, nul ne pourrait estimer le nombre de ces éléments armés ou de ceux qui assurent la logistique. Les groupes terroristes n'ont pas besoin d'argent pour acheter des armes. Plusieurs pays continuent toujours d'approvisionner ces groupes armés non pas en quantité suffisante de fusils d'assaut (Kalachnikov), lance-roquettes ou autres, mais également en armes lourdes et même en blindés (char). L'organisation criminelle de l'Etat islamique (Daech) a investi l'Irak avec des blindés et des jeeps de dernier cri et flambant neuf. D'autres pays continuent toujours de recruter des «djihadistes» que ce soit à partir de la Tunisie, de la Libye ou d'autres régions du Sahel. En plus du recrutement, du financement et de l'aide militaire, les groupes «djihadistes» bénéficient de la propagande de plusieurs stations de télévision dont certaines émettent leur programme à partir d'un pays européen. Au niveau des milieux urbains, notre ennemi (le terrorisme) n'est pas loin comme le pensent certains, bien au contraire, il est toujours parmi nous mais presque invisible. Ce terrorisme peut frapper n'importe où et à n'importe quel moment. Contrairement aux autres combattants et autres guerriers, lesdits «djihadistes» ne reculent devant rien et n'ont pas peur de la mort. Bien au contraire, ils cherchent à mourir non pas en héros mais selon eux en «martyrs». Ces «bombes humaines» se sont fait exploser alors que certains ont même assassiné leurs proches, frères, femmes et leurs enfants. En raison de l'endoctrinement dont ils font l'objet, ils sont même capable d'assassiner leurs parents. «Nous aimons nos pères et nos mères, mais Allah est meilleur que nos parents», disent-ils. En quelques mots, ces terroristes sont également des «victimes» et ce, même s'ils ont commis des crimes. En somme, comme nous l'avons toujours donné dans nos précédents papiers, l'éradication définitive de ce terrorisme ne pourrait se faire qu'à partir de ses racines. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas au moment où les écoles qui forment ces «djihadistes» demeurent grandes ouvertes.