L'émissaire de l'ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a annoncé qu'il se rendait dimanche à Ryadh pour tenter de relancer les efforts de paix après l'échec d'une trêve dans le conflit meurtrier qui secoue le pays depuis 20 mois. «Je me rends (dimanche) à Ryadh et à Koweït pour préparer un nouveau round» de négociations de paix, a déclaré tard samedi le médiateur onusien après une visite au sultanat d'Oman où il a discuté avec des représentants des rebelles yéménites. Le Koweït a accueilli le dernier round des pourparlers de paix, qui s'est achevé début août sans résultats. Cité par l'agence omanaise ONA, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a précisé avoir eu à Mascate une série de trois entretiens avec des représentants des rebelles Houthis armés et de leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Il a affirmé avoir senti chez ses interlocuteurs «beaucoup de sérieux», se disant «optimiste sur la possibilité» d'instaurer un nouveau cessez-le-feu. Selon l'émissaire de l'ONU, le secrétaire d'Etat américain John Kerry «continue de croire qu'il existe une occasion historique» de mettre fin au conflit qui oppose les rebelles aux forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Il s'est dit prêt à se «rendre s'il le faut à Aden pour rencontrer le président Hadi» qui est soutenu par une coalition arabe menée par Ryadh. Le président yéménite, exilé en Arabie saoudite, est arrivé samedi à Aden, déclarée par son gouvernement «capitale provisoire» du pays en guerre. Le conflit a commencé à l'été 2014 avec la progression de rebelles Houthis vers la capitale Sanaâ, dont ils se sont emparés et qu'ils contrôlent toujours. C'est la première fois que le président revient au Yémen depuis un an. Sa visite intervient deux mois après l'arrivée à Aden du Premier ministre Ahmed ben Dagher et de sept ministres en vue de rendre le gouvernement opérationnel au Yémen même. La dernière trêve négociée par l'ONU s'est très vite effondrée la semaine dernière. Il s'agissait de la septième tentative d'instaurer un cessez-le-feu dans ce conflit. La guerre a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés depuis son intensification avec l'intervention de la coalition arabe en mars 2015 en soutien au président Hadi, selon l'ONU.