Les forces loyalistes, soutenues par la coalition des pays du Golfe, opérant au Yémen sous commandement saoudien, ont affirmé hier avoir conforté leur emprise sur Aden (sud), quelques heures avant une trêve humanitaire annoncée par la coalition que la rébellion a rejeté. La pause de cinq jours doit entrer en vigueur à partir d'aujourd'hui 00H00 (hier 21H00 GMT) pour permettre l'acheminement d'aides humanitaires pour les civils durement éprouvés par quatre mois de conflit, a indiqué la coalition. Elle a cependant prévenu qu'elle se réservait le droit de riposter à toute «activité ou mouvement militaire» des rebelles pendant la trêve. Mais le chef des rebelles, Abdel Malak al-Houthi, a rejeté, selon une déclaration publiée par un compte Twitter vraisemblablement géré par son groupe, cette annonce unilatérale de trêve «demandée par l'agresseur saoudien, qui veut une pause pour mobiliser» davantage de combattants. Lors d'un entretien hier avec l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Ahmed Cheikh, à Riyadh, le président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a appelé les rebelles à «respecter la trêve», selon l'agence gouvernementale Saba. La discussion a porté sur «l'acheminement de l'aide humanitaire dans le cadre de la trêve», a déclaré une source de la présidence yéménite, réaffirmant qu'un cessez-le-feu permanent au Yémen «dépend de l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU», prévoyant le retrait des rebelles des villes conquises. Les Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, se sont emparés depuis juillet 2014 de larges pans du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, en janvier dernier. Ces rebelles ont ensuite pris pied à Aden, poussant le président Hadi à fuir en Arabie saoudite, poids lourd de la région et pays frontalier du Yémen. Depuis la mi-juillet, les forces pro-Hadi ont reconquis progressivement Aden, favorisant l'arrivée des premières aides humanitaires au port et à l'aéroport de la ville. Une précédente trêve de cinq jours à la mi-mai n'a pas empêché la reprise des combats et une pause initiée par l'ONU à partir du 10 juillet ne s'est jamais matérialisée. Selon l'ONU. Les civils représentent plus de la moitié des 3.700 morts en quatre mois de conflit.