Avec près d'un million de naissances en 2013, le débat autour de la planification familiale est remis sur le tapis. Intervenant lors d'une rencontre organisée, hier, au Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Cneap) par l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), le directeur de la population au niveau du ministère de la Santé, Amar Ouali, impute ce retour de la forte natalité à plusieurs facteurs. « Lorsque on a fait des projections, on a occulté la présence des femmes issues du baby-boom des années soixante-dix en âge de procréer. L'amélioration des conditions socio-économiques et l'augmentation des mariages (400.000 par an) ont favorisé la reproduction. Une enquête la Mi-Décennie Goal ou MIGS4 est en cours. Les résultats de cette enquête seront dévoilés dans un délai de deux mois. Toutefois, en termes de planification, aucun relâchement n'a été observé » a-t-il expliqué. Pour M. Ouali, cette tendance haussière de la natalité connaîtra une stabilité car « l'idéal pour les citoyens est une moyenne de trois enfants ». Cette rencontre, consacrée aux médias, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme de travail de l'AAPF pour l'année 2014. Il est soutenu par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap Algérie) en partenariat avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L'objectif est de les sensibiliser sur les thèmes de la santé reproductive et de la planification familiale. Le président de l'AAPF, le professeur Saïd Badri Kabouya, a, dans son intervention, évoqué l'importance qu'ont à jouer les médias dans l'information des populations. « En dépit des résultats obtenus, de nouveaux défis sont venus s'ajouter aux objectifs du Millénaire (OMD). Principalement, les changements climatiques, le jeune face à l'emploi et l'éducation. Aussi, cette journée est-elle capitale pour sensibiliser le citoyen et un plaider pour régler le problème de la santé sexuelle et reproductive », a-t-il affirmé .De son côé, la représentante du Fnuap Algérie, Dr Badia Haddouche, a mis en exergue les efforts de l'Algérie en matière de planification familiale et de prise en charge des mamans en milieu assisté. Comme elle a évoqué l'aisance financière de notre pays à se prendre en charge en matière des besoins des populations. Une situation qui « classe notre pays en zone rose, soit en tant que pays à faible besoin ayant des capacités financières pour couvrir les programmes de planification », a-t-elle fait remarquer. « La coopération entre l'Algérie et le Fnuap aura un plan stratégique établi pour la période 2014-2017 ». La sexualité, un sujet tabou La société algérienne vit des situations déplorables en matière de relations humaines. Les participants à cette rencontre ont appelé à une éducation sexuelle des adolescents et surtout des adolescentes. Le Pr Belkacem Chafi, membre de l'AAPF, a estimé « qu'il y a nécessité de prendre des mesures urgentes pour l'information, la formation et la sensibilisation par la prise en charge des problèmes posés par la santé sexuelle et reproductive des jeunes ». Le théologien Kamel Chekkat a rappelé les enseignements de l'islam, le contenu du livre sacré relatifs à l'espacement des naissances et au respect de la santé de la mère et de l'enfant.