Avec les guerres et la violence, déracinant un nombre record de personnes à travers le monde, le chef du HCR pour la protection internationale, a appelé, à renouveler l'esprit de multilatéralisme et les partenariats pour assurer une protection efficace des réfugiés, et lutter contre la xénophobie. Dans son allocution prononcée lors de la réunion annuelle du Comité exécutif de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés à Genève, le Haut Commissaire assistant en charge de la protection Volker Türk a peint un sombre tableau selon lequel les « monstres » de la guerre et des violations des droits humains ont entraîné un nombre record de 65,3 millions de personnes ayant fui leurs foyers à travers le monde. « Les monstres d'aujourd'hui sont très certainement les horreurs des conflits, de la violence et des violations des droits humains, que les civils fuient à l'intérieur ou hors de leur pays, année après année », a-t-il déclaré à l'auditoire composé de représentants de 98 Etats qui composent le Comité exécutif du HCR. Volker Türk a noté que, trop souvent, les « déplacements prolongés sans aucune fin en vue » sont devenus une réalité quotidienne pour les hommes, les femmes et les enfants fuyant des pays comme la Syrie, l'Afghanistan, le Soudan du Sud ou l'Iraq. « La solidarité est essentielle pour le fonctionnement efficace du régime de protection internationale » Alors que le conflit et la persécution génèrent des déplacements de populations à travers le monde, Volker Türk a souligné la nécessité d'une plus grande solidarité internationale pour assurer efficacement la protection des personnes ayant fui leurs foyers ou, dans le cas de 21,3 millions de réfugiés, ayant traversé des frontières internationales. « La solidarité est essentielle pour le fonctionnement efficace du régime de protection internationale », a-t-il ajouté lors de l'ExCom au Palais des Nations mercredi (5 octobre). « La solidarité est une valeur fondamentale qui sous-tend la coopération internationale et c'est une partie cruciale du contrat entre et parmi les nations, grandes et petites, quelles que soient les ressources à leur disposition», a-t-il indiqué. L'année dernière, le nombre de personnes déracinées dans le monde a atteint son plus haut niveau depuis que le HCR a commencé à collecter des statistiques. En plus de 21,3 millions de réfugiés, on compte 40,8 millions de personnes déplacées à l'intérieur des frontières de leur pays. Volker Türk a souligné les progrès réalisés l'année passée dans un contexte de coopération multilatérale et, parmi eux, le Programme de développement durable et l'Accord de Paris sur le climat signé lors de la COP21 ayant établi un groupe de travail pour prévenir, réduire et répondre aux déplacements de populations entraînés par le changement climatique. Plus récemment, la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants a été adoptée lors du Sommet des dirigeants de l'ONU le 19 septembre dernier. Elle définit un Cadre général pour l'aide aux réfugiés et établit la formulation d'un Pacte mondial sur les réfugiés visant à répondre, à travers le monde, à des situations de réfugiés de manière plus prévisible et équitable, ainsi qu'un Pacte mondial sur la migration sûre, régulière et ordonnée.Dans la version longue de son allocution (en anglais), Volker Türk s'est également félicité d'un exemple louable de solidarité manifestée par des pays qui continuent à garder leurs frontières ouvertes et à venir en aide aux réfugiés pour qu'ils recommencent une nouvelle vie. A cet effet, il a cité « le régime généreux de protection des réfugiés » mis en œuvre par l'Ouganda en réponse à l'afflux de réfugiés depuis le Soudan du Sud voisin. « Entre autres avantages, l'Ouganda accorde aux réfugiés la liberté de mouvement et le droit de chercher un emploi. Par ailleurs, des parcelles de terrain leur sont allouées et ils peuvent y construire de nouvelles maisons et y développer des cultures agricoles », a-t-il noté.