Les manifestations du 9 décembre 1960 à Aïn Témouchent ont constitué l'étincelle qui a donné lieu aux grandes manifestations du 11 décembre 1960 à Alger et dans le reste du pays, ont souligné mercredi les participants du forum du quotidien «El-Djomhouria» consacré à la commémoration du 56e anniversaire de cet événement national. Le 9 décembre 1960 à Aïn Témouchent était le premier jour du voyage du général De Gaulle dans cette région, dans le cadre d'un voyage de six jours qui allait le conduire dans différentes régions du pays sous occupation française, ont indiqué les membres de la Direction de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) de la wilaya de Aïn Témouchent participant au forum. Devant l'ampleur des manifestations des habitants de Aïn Témouchent, le Général De Gaulle n'a pu prononcer son discours et a quitté précipitamment les lieux. «Les manifestations ont détruit tous les rêves du colonisateur», a souligné Abdelkader Soumeur, SG de l'ONM Oran. Les représentants de l'ONM d'Oran ont, pour leur part, indiqué que les manifestations se sont poursuivies le 10, 11, 12 et 13 décembre à Oran. Les manifestations se sont embrassées le 11 décembre à Alger et les autres villes du pays. Les historiens considèrent les manifestations du 11 décembre comme un tournant décisif de la guerre de libération nationale qui allait aboutir une année et demie plus tard à l'indépendance du pays. En effet, les manifestants, portant le drapeau algérien, sont sortis par milliers montrer au monde entier et à l'ONU, où la question algérienne était discutée ce jour même, leur soif d'indépendance et leur soutien pour le GPRA et au FLN. La soldatesque française a tiré sur les manifestants tuant quelque 800 personnes et fait plus de 1 000 blessés, ont indiqué les participants au forum. Le 11 décembre 1960, la Commission politique de l'Assemblée générale de l'ONU s'était prononcée à la majorité des deux tiers pour l'organisation d'un référendum pour l'indépendance du peuple algérien sous supervision internationale. La France était absente des débats. L'ensemble du projet avait été adopté par 46 voix contre 20 dont huit (8) pays membres de l'Otan et l'abstention de 19 pays afro-asiatiques, ont rappelé des intervenants. Par ailleurs, concernant l'écriture de l'histoire du pays, le représentant du ministre des Moudjahidine au forum, le DG du musée du Moudjahid, Mustapha Bitam, a invité les spécialistes à redoubler d'efforts pour écrire l'histoire de la guerre de libération nationale et recueillir les témoignages des moudjahidine encore vivants. Dans ce cadre, Mustapha Bitam a indiqué que le musée du moudjahid a, en sa possession, quelque 13 000 heures d'enregistrement de témoignages de moudjahidine et que l'année 2017 verra l'enregistrement de quelque 40 000 autres heures, au niveau des 48 wilayas du pays, grâce à des rencontres locales programmées les lundis et jeudis de chaque semaine. Le forum d'El-Djomhouria, organisé avec la collaboration des directions des moudjahidine des wilayas d'Oran et de Aïn Témouchent, ainsi que le musée du moudjahid, a vu la présence de professeurs universitaires, d'historiens et de moudjahidine témoins de ces événements.