Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a soutenu samedi que la Libye doit pouvoir redevenir un «Etat solide» pour jouer pleinement son rôle dans la région et sera en mesure d'apporter une contribution significative à la lutte contre le terrorisme. «La Libye doit pouvoir redevenir un état solide pour jouer pleinement son rôle dans la région et dans les cadres auxquels nous appartenons ensemble, même dans le contexte de lutte antiterroriste», a expliqué M. Lamamra, dans un entretien accordé à la chaîne internationale de la radio nationale, affirmant que c'est «l'Etat libyen, reconstitué, consolidé et doté d'institutions pérennes, qui sera en mesure d'apporter une contribution significative à la lutte contre le terrorisme». M. Lamamra, a regretté le fait que «la communauté internationale n'a pas été aux côtés des nouvelles autorités libyennes pour faire en sorte qu'une démarche systématique de reconstitution de l'Etat et d'édification d'institutions solides dans tous les domaines politique et sécuritaires». «Et donc ce qui arrive à la Libye nous touche au plus haut point et ce qui arrive en Libye est évidemment de la responsabilité des Libyens, d'abord et avant tout, mais aussi des ingérences étrangères qui ont considérablement compliqué les données de la situation», a-t-il expliqué. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que «la position de l'Algérie, soutenue par l'Union africaine, était de favoriser des compromis historiques entre les Libyens eux-mêmes, et qu'il fallait travailler sur une transition inclusive démocratique», expliquant que cette «transition serait portée par la réconciliation nationale en vue de nouvelles institutions». «Cela n'a pas pu se réaliser à l'époque parce que les puissances étrangères avaient des agendas déférents», a-t-il dit. Ces interventions du chef de la diplomatie algérienne sont intervenus à la veille de la nouvelle visite du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Faïz Esserradj à Alger dans le cadre de la concertation entre les deux pays. M. Esserradj a, en effet, été accueilli hier à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Au menu de cette visite, des concertations sur l'évolution de la situation et les efforts entrepris dans le cadre du règlement politique de la crise que connaît la Libye. Une visite qui devra permettre, selon les services du Premier ministère, de réitérer la position constante de l'Algérie, «qui soutient la dynamique de paix initiée dans ce pays, fondée sur la solution politique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale dans le respect de la souveraineté nationale de la Libye», note-on dans le communiqué annonçant l'arrivée du haut responsable libyen. D'ailleurs, c'est ce qui a été affirmé par le président du Conseil présidentiel libyen à son arrivée à l'aéroport d'Alger.