On est en plein dans le mille. Les transactions entre clubs battent leur plein dans un mercato où toutes les tirelires sont cassées. Là n'est pas le problème puisque ça se fait partout à la différence que la traçabilité de l'argent dans notre championnat est des plus opaques. Les montants des transactions autant que les salaires des joueurs sont inexplicablement gardés au secret. Le professionnalisme étant ce qu'il est, les clubs s'accrochent toujours aux basques de l'Etat et les Algériens ont droit de connaître où va l'argent public. Ils n'ont aucun droit de regard sur l'argent privé, certes, mais il est tout de même surprenant que l'Etat n'effectue jamais des contrôles pour connaître la destination de l'argent du peuple. Ça dure depuis plusieurs décennies et, manifestement, on laisse faire et on encourage la dilapidation, le gaspillage et la corruption. L'Etat a le devoir d'avoir l'œil sur les dépenses des clubs et sur la circulation de cet argent qui, il faut le dire, est source de toutes les convoitises. Les scandales liés au détournement sont très nombreux, voire incalculables, mais on entreprend rien pour placer des garde-fous dissuasifs. Rien n'explique ce laxisme de l'Etat qui a fait beaucoup de tort non seulement au football mais à toutes les autres disciplines sportives, également concernées. Dans les années 80, quand le football était parrainé par les entreprises publiques, ce problème ne se posait pas puisque les dépenses des clubs sont soumises à des contrôles rigoureux. Le football algérien avait alors atteint les cimes, mais aujourd'hui, c'est toute une autre histoire. La gabegie a atteint des proportions alarmantes et la corruption sape les fondements de la discipline dans une incroyable passivité de l'Etat. Cette passivité a grandement porté préjudice au football, à la formation et aux équipes nationales, toutes catégories confondues.