Quand il quitta l'OM pour Chelsea en 2004, Didier Drogba promit qu'il reviendrait un jour. Jusqu'à présent, ces retrouvailles n'ont pu se faire. L'Ivoirien, adulé à Marseille, s'en est expliqué dans une interview-vérité à Canal +. L'aspect financier a eu son importance, mais la volonté des dirigeants olympiens aussi. Et la possibilité de revoir bientôt Drogba sous les couleurs marseillaises n'est pas à écarter... C'est un épisode récurrent depuis des années, un mélange d'Arlésienne et d'idylle contrariée entre un joueur et son club de cœur. Les rumeurs sur un possible retour de Didier Drogba à l'Olympique de Marseille ont autant fait couleur d'encre que susciter d'espoirs chez les fans marseillais, pour lesquels l'Ivoirien est une icône. Dans un entretien accordé ce 8 janvier à l'émission Canal Football Club, l'Eléphant est revenu sur cette histoire compliquée. Douze années de rumeurs, de « Drogbathons «... Flashback en juillet 2004. Après une seule saison resplendissante sous le maillot marseillais, Didier Drogba est acheté à prix d'or par Chelsea, nouvel ogre européen aux moyens quasi sans limite. L'Ivoirien voulait rester à Marseille, le club qu'il aime par-dessus tout, et les dirigeants marseillais souhaitaient conserver leur joyau. Mais José Mourinho, fraîchement arrivé sur le banc de Chelsea, voulait à tout prix le buteur. Christophe Bouchet, président de l'OM à l'époque, finit par plier face à ce qu'il appela «une offre qui ne se refuse pas». A contrecœur, Drogba rejoignit les Anglais qui versèrent 37,5 millions d'euros aux Phocéens. Une somme record pour l'OM qui n'a été battue qu'en 2016 avec le départ de Michy Batshuayi à... Chelsea, pour 40 millions d'euros. En huit ans, «DD» a brillé à Chelsea, remportant notamment quatre Premier League et une Ligue des champions. Mais celui qui fut élu meilleur joueur de l'histoire des Blues n'oublia pas Marseille. En quittant la cité phocéenne, il promit qu'il reviendrait tôt ou tard. Et plusieurs fois, l'hypothèse d'un come-back fut évoquée, sans jamais aboutir. Les rumeurs, les appels du pied et même les «Drogbathons» – des supporters marseillais qui créèrent des cagnottes pour aider à payer le salaire de leur idole si elle revenait – ne suffirent pas. Après Chelsea, Drogba rejoignit le Shanghai Shenhua (Chine), puis Galatasaray (Turquie), avant de revenir pour une saison à Chelsea, puis de partir à l'Impact de Montréal (Canada). «Qui travaille pour gagner moins ?» Plusieurs fois déjà, Didier Drogba a répondu à la fameuse question : pourquoi n'être jamais revenu à Marseille ? L'ancien capitaine de la Côte d'Ivoire a déjà évoqué des facteurs non réunis, aussi bien d'ordres sportifs que financiers. Devant les caméras du Canal Football Club, il revient sur ces retrouvailles avortées et sur les critiques qu'il a reçues. « Ça ne dépendait pas que de moi «, assure Didier Drogba. Le meilleur buteur de l'histoire des Eléphants (66 buts) n'y va pas par quatre chemins. Oui, la question de son salaire a été un obstacle. Marseille ne pouvait lui assurer une rémunération aussi importante que celle versée par Chelsea. «Vous faites partir un joueur, il grandit, financièrement il gagne bien sa vie, et vous voulez qu'il revienne et divise son salaire par deux ?», résume-t-il sans langue de bois. A ceux qui critiquent sa réflexion («Ouais, c'est qu'il n'aime pas Marseille alors !»), l'Ivoirien rétorque : «Qui travaille pour gagner moins ?» Revenir à 39 ans ? «Ça peut se faire», assure Drogba Les finances de l'OM ne sont pas comparables à celles de Chelsea, qui peut compter sur le soutien de son président-mécène russe Roman Abramovitch. En dépit de cette différence conséquente, Didier Drogba l'assure : «J'estime avoir fait ce qu'il fallait pour que ça puisse se faire». Son effort personnel – dont on ignore la teneur – n'a pas suffi, l'autre moitié du chemin n'ayant été faite côté OM d'après lui. «Je ne pouvais pas non plus forcer les dirigeants en place à l'époque», note le joueur. A bientôt 39 ans, Didier Drogba est libre depuis l'expiration de son dernier contrat avec l'Impact de Montréal. L'idée d'un retour à Marseille ne l'a pas abandonné. «J'espère pouvoir un jour tenir ma promesse», confie-t-il au CFC, tout en répétant «ça peut se faire, ça peut se faire». Reste à connaître les envies et projets de la nouvelle direction de l'OM, de son propriétaire Frank McCourt et de l'entraîneur Rudi Garcia. Voudraient-ils voir l'attaquant qui charma le Vélodrome il y a plus de 12 ans revêtir la tunique des Ciel et Blanc ? Du côté de l'Ivoirien, en tout cas, la porte est ouverte : «Il faut juste prendre la peine et le temps de s'assoir pour discuter. Mais ce n'est pas en parlant ou en criant au-dessus des toits que ça va se faire.»