L'année culturelle s'achève pour le théâtre régional «Malek Bouguermouh» de Béjaia, avec, certes, des oscars glanés du festival de Batna, mais surtout, par ce qui alimente pour l'heure l'actualité locale, et cette menace de licenciement qui pèse sur son personnel contractuel. Pas moins de 25 éléments sur la soixantaine qu'il emploie, dont huit sont des comédiens et les autres relèvent du technique et du soutien, «dont la structure ne peut s'en passer», assure le syndicat, sont sur le coup l'épée de Damoclès, et une menace certaine de départ. Le motif n'est autre que la réduction sensible de la subvention qui leur est allouée, qui est réduite de plus de la moitié, et ne peut désormais assurer ni salaires, ni fonctionnement, et encore moins honorer les dettes fournisseurs et parafiscales qui pèsent lourdement sur le devenir du TRB. Cette structure est restée sans directeur depuis le départ en retraite de M. Fetmouche Omar. Les travailleurs, sans salaires depuis trois mois, qui sont dans un état de désarroi total, ont investi, mardi dernier, la rue pour protester contre ce «sort déraisonnable» qui leur est réservé, et face auquel ils sont totalement désarmé. Le sit-in qu'ils ont observé, se veut un «ultime appel à la tutelle» pour envisager une issue à leurs cas sociaux, cherchant une alternative à la compression. Dans leurs revendications, c'est de réintégration qu'il s'agit, des paiements de salaires, d'effacement de dettes, et d'une désignation d'un gestionnaire à ce théâtre, «livré aux abois, et plus que jamais, se trouve en nécessité d'un chef de bord». Sur un mode digne d'Abdelkader Alloula, une simulation théâtrale a été improvisée, dans une «halqa» portée par l'appuie citoyenne d'une société civile, qui s'est portée solidaire avec le personnel, «ces magiciens des planches». «Nous n'allons pas nous arrêter, ni céder», dira dans la foulée, un comédien désemparé, qui totalise 20 années de carrière, mais qui émarge dans un statut précaire... de contractuel !? S'il est vrai que la culture, et particulièrement le 4ème art, nécessite soutien indéfectible pour sa promotion, et si tant il est qu'une réduction de charge, ne faudrait-il pas d'abord rendre les spectacles payants, et soulouer l'infrastructure...? A bien réfléchir sur d'autres mesures transitoires qui seraient à même de renflouer les caisses, avant d'appliquer ce verdict de la mort aussi bien du comédien... mais aussi de la comédie, dont nous savons tous, que nous en manquons beaucoup, pour ne pas dire que c'est le désert, c'est l'avenir du TRB qui est en jeu.