Dans un entretien accordé à la chaîne 3 de la Radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction, hier matin, Abdelali Droua, directeur des Relations de Travail au sein du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, est longuement revenu sur le dialogue social en Algérie, qu'il estime avoir réalisé, depuis les années 90, des actions spectaculaires et significatives sur tous les plans. Il tenu à rappeler que le dialogue, entre le gouvernement, et les partenaires sociaux, n'a jamais été rompu. Au plan national, le dialogue social, fait-il remarquer, s'est soldé par l'organisation de 19 tripartites et 14 rencontres bipartites ; au niveau des branches d'activités, le dialogue social ayant permis la conclusion de 92 conventions de branches d'activités et 167 accords collectifs. Par ailleurs, au niveau de l'entreprise, le dialogue social a donné 3671 conventions collectives et 117 242 accords collectifs. Il expliquera que l'installation, au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, d'un Coordinateur, avec la mission d'entretenir le dialogue social, et la concertation entre le gouvernement et les syndicats, par son rôle, consistera à organiser les rencontres avec les 66 organisations syndicales de travailleurs, et les 36 autres d'employeurs (dont 4 confédérations et une fédération). Il précisera, en outre, que le Coordonnateur est Berkati Akli, qui est Inspecteur général du Travail. Il rappellera les missions de l'Inspection générale du travail, qui est de mettre en œuvre, et de contrôler, l'effectivité de l'application des lois et règlements sur le terrain, qui touchent des aspects relatifs aux relations de travail, aux salaires, aux conditions de travail, à l'hygiène et à la sécurité... Le Coordinnateur, ajoute-t-il, a une idée sur la législation et la règlementation, et connaît pertinemment tous les aspects liés à ces problématiques. «Cette connaissance du dispositif juridique, permettra d'avoir plus de clarté avec les organisations syndicales sur des zones qui demeurent, parfois des zones d'ombre». Pour expliquer l'absence des syndicats autonomes, et la seule présence de l'UGTA, comme partenaire social, aux tripartites, Abdelali Droua, se réfère aux textes de l'Organisation internationale du Travail (OIT), qui définit les participants aux tripartites. Et d'évoquer la représentativité de l'UGTA qui serait plus forte au niveau national, que les autres organisations syndicales dans le monde du travail en Algérie. Il confirmera qu'un projet du Code du Travail élaboré par les services de son ministère, et qui a pris en considération les observations formulées par la commission d'experts de l'OIT, ainsi que les observations constatées par les inspecteurs du travail, lors des missions effectuées sur le terrain. De même que les observations de certains secteurs sur des aspects qui sont «devenus obsolètes par rapport à la réalité socio économique du pays». Il a annoncé aussi que le ministre a pris l'engagement, que lors de l'ouverture du chantier relatif à l'enrichissement du projet du Code du travail, une copie de ce texte sera communiquée aux organisations syndicales autonomes, «qui sont intégrées dans le dialogue social, et il leur sera demandé de faire part de leurs avis et observations, et d'enrichir le texte». Il ajoutera que le texte a déjà été transmis aux confédérations les plus représentatives à l'échelle nationale. Et d'affirmer que le gouvernement et le ministère «sont très ouverts sur cette question; ils attendront les observations des uns, et des autres, sur le projet qui est au stade de la maturation». Il fera remarquer que la caractéristique du droit du travail, «est qu'il est évolutif avec une cadence très rapide», le législateur devant tenir compte des nouvelles formes de travail qui naissent pour les encadrer. Il citera aussi un certain nombre de points qui sont prévus dans le Code duTravail : le tripartisme et le bipartisme, le harcèlement sexuel (en fonction de la conception prônée par l'OIT), l'interdiction de fumer sur les lieux de travail, la définition des conditions requises pour une organisation syndicale. A propos du contrat de travail, il rappellera que le principe consacré, est celui du contrat à durée indéterminée (CDI), et que le contrat à durée déterminée (CDD), est une exception. Les entreprises peuvent opter pour la flexibilité de l'emploi.