Pour le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie a survécu de la crise financière qui a touché denombreux pays, suite à la chute des prix du pétrole. Selon lui, malgré la baisse des prix sur laquelle compte l'Algérie comme première recette financière du pays, ce dernier est en position «sûre». Le président de la République a expliqué, dans une interview accordée au groupe britannique d'expertise économique, Oxford Business Group, publiée dans son dernier rapport sur l'Algérie, que «les mesures que nous avons prises, au cours des dernières années, nous ont placés dans une position sûre, en dépit de la faiblesse du prix du pétrole qui persiste depuis la mi 2014». Le président Bouteflika a relevé que l'Algérie figurait parmi les rares pays producteurs d'hydrocarbures qui continuent de créer de l'emploi, relevant que la croissance économique avait atteint 3,9% en 2015, le nombre d'investissements enregistrés au cours des trois dernières années représentait 70% du total des investissements depuis 2002, et quelque 24.386 projets avaient été lancés entre 2013 et 2016. Il a néanmoins noté que les matières premières ne pouvaient plus être la base du développement socio-économique de l'Algérie, et que même si les prix du pétrole augmentaient à l'avenir, «ils ne couvriront pas tous les besoins économiques du pays, d'où l'importance de réagir et utiliser les stratégies nécessaires pour assurer un avenir meilleur». Pour faire face à cette éventualité, l'Algérie a adopté des stratégies budgétaires pour sa croissance économique, à court et à moyen termes, visant à développer une économie de marché émergente, qui tienne compte de l'environnement économique actuel, mais continue d'offrir un soutien social aux personnes défavorisées, a relevé le président Bouteflika. Il a également souligné que d'autres mesures seront prises pour favoriser le développement socio-économique, accélérer la diversification de l'économie, et renforcer les programmes sociaux «sans coûts économiques supplémentaires». «Les réformes fiscales et budgétaires, favoriseront la croissance et le développement humain durable», a-t-il dit, estimant que l'industrie, l'agriculture, l'énergie et la pétrochimie, le tourisme et l'économie du savoir, peuvent être les moteurs de la croissance. Les partenariats et les investissements dans ces domaines seront «encouragés et appuyés par divers mécanismes incitatifs, financiers et fiscaux», a ajouté le chef de l'Etat. Pour réussir le développement socio-économique, il s'est également dit «confiant de pouvoir compter sur l'atout le plus important de l'Algérie, qui est la confiance et le soutien des citoyens, conscients des défis actuels et favorables à une approche unie des dépenses responsables». Dans ce sens, il a confirmé que «cette unité soutient la durabilité de notre modèle social et garantira le succès économique ». Appel aux investisseurs étrangers La stratégie de l'Algérie pour assurer sa croissance économique, a été aussi de favoriser le monde des affaires, a souligné en outre le chef de l'Etat, qui a affirmé que tout a été fait pour encourager l'investissement et améliorer l'environnement des affaires. Parmi les mesures prises dans ce sens, il a cité la signature par le gouvernement, les syndicats et le patronat d'un «Pacte économique et social», pour la croissance qui «place l'entreprise algérienne au cœur du processus de relance, et fournit toutes les conditions nécessaires au succès et au développement». D'autres décisions ont été prises pour le même objectif, dont la simplification de la législation relative à l'investissement et à l'achat de terrains et l'assouplissement des procédures économiques et commerciales. Les marchés publics et le financement de projets font désormais l'objet de règles transparentes pour les entreprises publiques et privées, a-t-il dit. Interrogé sur la coopération économique internationale, le président de la République a affirmé que l'Algérie «croit aux vertus du pragmatisme, et du bon sens que son économie et ses lois garantissent les conditions d'un climat d'affaires gagnant-gagnant». Il a néanmoins jugé «important» de «corriger l'image de l'Algérie à l'échelle mondiale», notamment en ce qui concerne la manière dont le pays est perçu par la communauté internationale des entreprises et des investissements.