Le groupe de musique jazz pop «Dam'nco» a galvanisé jeudi soir le public algérois, dans un concert-évènement prolifique, marqué par le talent et la virtuosité des instrumentistes, qui ont rendu des pièces de grande qualité, travaillées au quart de soupir et à la quadruple croche. Le public survolté de la salle Ibn-Zeydoun de l'Office Riadh El-Feth (Oref), est venu nombreux apprécier le rendu de six musiciens de renom, époustouflants de technique et de musicalité, réunis autour d'un répertoire bien ancré dans son époque et résolument tourné vers le Jazz moderne. Durant deux heures de temps, Michael Lecoq et Fred Dupont aux claviers, Michel Alibo à la basse, Yann Negrit à la guitare et Stéphane Edouard à la percussion, dirigés par le batteur et leader du groupe, Damien Schmitt, ont enflammé la salle, avec des pièces aux mélodies nirvaniques, reposant sur une harmonisation recherchée, aux intervalles larges ou dissonants. Sur des rythmes composés, alternant cadences binaires et ternaires, les instrumentistes ont fait montre de toute l'étendue de leurs talents respectifs, dans des titres inspirés par les ambiances des quartiers de Paris, exploitant chaque mesure dans ses moindres espaces mélodiques et valeurs rythmiques. Les pièces, «From Paris With Love», «XVIIIe arrondissement», «Tour Eiffel», «Catacombes», «Barbès», «Under the Bridge» et «French Kiss», montées dans la diversité des styles et variations modales, ont envoûté l'assistance dans un «Groove» récurrent, qui incite au déhanchement et au surpassement de soi. «Nous sommes ravis de nous retrouver parmi vous ce soir», a lancé Damien Schmitt au public, dans une atmosphère de grands soirs créée également par l'effet de la fumée et la puissance des projecteurs soumis aux filtrages feutrés des gélatines, aux déclinaisons multicolores. Dans des tours d'improvisation individuels, les musiciens ont ébloui les spectateurs, tutoyant les difficultés techniques par des envolées phrastiques endiablées, rendues sur des supports rythmiques irréguliers. Ainsi, dans «Barbès», pièce brillamment exécutée par Michael Lecoq au synthé-guitare réglé aux sonorités de l'harmonica, le rythme commence d'abord dans la douceur sur une pulsion ternaire en 6/8, puis il passe en valse-jazz (3/4), étape intermédiaire pour préparer le refrain qui interviendra dans une cadence binaire, dans un esprit bien ramené aux intonations élevées. Le titre «Catacombes», annoncé par le son distors de la guitare posée parterre, a quant à lui été rendu dans une mise en scène macabre, où les musiciens aux mines graves cachées par les larges capuches de leurs accoutrements de couleur sombre, sont entrés avec une épée lumineuse, rappelant la série «Star-Wars». Damien Schmitt, évoluant également dans des appels-réponses avec ses musiciens, a enchanté l'assistance avec Michel Alibo, Stéphane Edouard, Fred Dupont et Yann Negrit, qui ont également eu à commettre de belles escapades provoquant l'euphorie chez le public. Né d'une famille de musiciens, Damien Schmitt a commencé à découvrir le rythme avec son père, avant de commencer tout jeune homme qu'il était devenu à se forger une solide réputation dans le milieu du jazz fusion. Alain Caron, Dominique Di Piazza, Khaled et autres grands noms de la musique et remplace Paco Sery, célèbre batteur du du groupe «Sixun», avant de partir en tournée à travers le monde et séjourner à Los Angeles. En 2015, de retour à Paris, il crée «Dam'nco», formation au «nouveau visage survolté du Jazz-pop français», représentant, avec une musique ponctuée par d'explosives improvisations, le «métissage de la France du 21ème siècle et son multiculturalisme». En novembre 2015, «From Paris with Love», le premier album CD/DVD de «Dam'nco», enregistré en public dans les conditions du «Live», sort sur le marché. Le concert du groupe de Jazz-pop «Dam'nco» a été organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) qui commence l'année 2017 avec «une programmation bien réussie», de l'avis d'un spectateur.