A la veille du 28e sommet de l'Union africaine, prévu aujourd'hui et demain dans la capitale éthiopienne, le Premier ministre a souligné l'«importance particulière» qu'accorde l'Algérie au processus de réforme structurelle et institutionnelle de l'UA, réitérant à cette occasion la «disponibilité entière» de l'Algérie à contribuer à son aboutissement. «Le processus de réforme de l'Union africaine que nous avons décidé de confier au président Kagamé s'impose en tant que nécessité. Il intervient dans un contexte particulier, marqué par le besoin de répondre aux impératifs d'intégration et de développement de l'Afrique, mais aussi aux mutations globales en cours dans le monde», a indiqué dimanche le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Addis-Abeba. Dans son intervention devant les chefs d'Etats et de Gouvernements de l'Union africaine, Sellal a évoqué la question de la réforme de l'Union. Il a également rappelé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a eu récemment, et à deux reprises, à exprimer officiellement cet intérêt au Président rwandais, Paul Kagamé. Pour M. Sellal, l'ampleur de cette tâche (réforme de l'UA) tout autant que ses implications «nous interpellent tous pour une meilleure appropriation de ce processus de réforme que nous souhaitons efficace et tourné vers la prise en charge des défis réels auxquels nous sommes confrontés». Il ajouté que cette entreprise de réforme «n'est pas l'apanage des seuls Etats membres» mais «incombe aussi aux organes et mécanismes de notre organisation qui sont appelés à y apporter leur contribution». «Dans cette optique, les propositions d'adaptation, d'ajustement et de transformation institutionnelle de notre organisation que nous aurons à adopter à l'issue de nos travaux, devront résulter d'une réflexion exhaustive qui intègre les enseignements tirés des expériences passées pour donner corps aux aspirations et objectifs énoncés dans les instruments fondamentaux de l'UA, en particulier son «Acte constitutif», la «Déclaration solennelle du 50ème anniversaire de l'OUA/UA», et «l'Agenda 2063», a-t-il insisté. Abordant les difficultés financières auxquelles est confrontée l'UA, M. Sellal a souligné qu'elles «doivent, évidemment, faire l'objet d'une prise en charge urgente de manière consensuelle et mise en oeuvre avec la contribution active de tous». Il a, à cette occasion, rappelé la décision «historique» prise lors du sommet de l'UA à Kigali, en juillet 2016, prévoyant l'instauration d'une taxe de 0,2% sur les importations des Etats membres, «une décision dont l'opérationnalisation fait l'objet d'un travail minutieux mené sous l'autorité de nos ministres des Finances», a-t-il relevé. Par ailleurs, M. Sellal a rappelé les tentatives d'amélioration et de révision liées à l'architecture institutionnelle, au fonctionnement ainsi qu'aux procédures et méthodes de travail de l'Union et de ses organes. Entre autre, Sellal, s'est entretenu avec le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette rencontre, M. Guterres s'est félicité de la «coopération importante» qui existe entre l'Algérie et son organisation et qui touche à différents domaines comme les changements climatiques, le développement et la paix et la sécurité. «La réforme ne doit pas toucher aux principes fondamentaux de l'UA» De son côté le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra a fait savoir que la réforme de l'Union africaine (UA) «ne doit pas toucher aux principes fondamentaux mais concernera le fonctionnement technique de l'organisation». Dans une déclaration à la presse avant la retraite des chefs d'états et de gouvernement africains pour examiner les propositions du président rwandais Paul Kagame, qui a été chargé l'année dernière du dossier de la réforme de l'UA, M. Lamamra a affirmé que «ces propositions seront débattues pour voir quelles sont les idées qui seront adoptées». Il a fait savoir que «ces réformes sont d'ordre pratique et beaucoup plus techniques que politiques car le cadre politique est satisfaisant». «Il ne s'agit pas d'une réforme fondamentale qui devrait toucher les objectifs et les principes, mais il s'agit de voir le fonctionnement en terme de structure pour trouver ce qu'il y a à améliorer», a souligné Lamamra.