Lors d'une conférence de presse, animée hier à la Bibliothèque nationale d'Algérie (El-Hamma), le ministre de la Culture a appelé les responsables des différents secteurs de la culture à rationnaliser les dépenses dans le cadre des festivals et projets culturels pour l'année 2017 vu la conjoncture économique actuelle difficile, tout en insistant dans ce sens sur la réduction budgétaire des festivals de l'ordre de 20 à 50% pour l'année en cours. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a estimé, entre autres, qu'en dépit d'une gestion stricte des festivals marquée par la rationalisation des dépenses : «Nous avons organisé 83 festivals sur les 176 festivals existants et que plusieurs festivités culturelles ont été organisées durant l'année écoulée à travers diverses régions du pays», a-t-il souligné, ajoutant qu'une nouvelle liste détaillée des festivals maintenus pour l'année 2017 devra être annoncée prochainement. M. Mihoubi, accompagné des cadres de son secteur a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance de l'organisation stricte du secteur de la culture, faisant savoir, également, que plusieurs changements seront apportés dans la gestion et l'organisation de ces événements. Dressant un bilan de l'année 2016, Azzedine Mihoubi a souligné que son département avait financé quinze projets de films et 40 autres pièces de théâtre, rappelant que l'année écoulée a été également marquée par une réorganisation et la fusion des établissements culturels partageant des missions identiques. Evoquant le cinéma, le ministre a fait état de la révision prochaine de la loi régissant ce secteur, à la place de l'actuel texte qu'il juge rigide pour encourager la production cinématographique. En réponse à une question sur les salles de cinéma, le conférencier a fait savoir que sur 80 salles au total à travers toute l'Algérie dont certaines sont inexploitées, son département ne pouvait s'en attribuer la gestion qui relève, a-t-il rappelé, des collectivités locales. A la question de savoir si les pouvoirs publics comptaient répondre favorablement à la demande des artistes de créer un « espace dédié à l'art et à la culture » aux lieu et place des actuels abattoirs d'Alger, Azzedine Mihoubi a fait savoir que « la cession du site (abattoirs) relève des prérogatives de la wilaya d'Alger avec qui la question devra être discutée ». A ce sujet, il est à noter qu'n appel, lancé via Internet en 2013 qui avait recueilli plus de 700 signatures d'artistes et citoyens, réclamait la transformation du site abritant les abattoirs d'Alger en espace culturel pour faire sortir les arts visuels de la « léthargie » dont ils souffrent dans la capitale, argumentent les signataires. Le centre d'abattage du Ruisseau, situé au cœur d'Alger, qui s'étend sur une superficie totale de plus de 6 000 m2 devrait transférer toutes ses activités à la périphérie de la capitale. Evoquant les projets culturels pour l'année 2017, le ministre a annoncé la réalisation d'un nouveau centre à Alger pour le patrimoine immatériel en Afrique ainsi qu'un nouveau centre d'archéologie arabe à Tipaza. Il rappelera qu'un nouveau Musée d'art moderne d'Oran (Mamo) a été réalisé en 2016. Il a mis en exergue, en fin de cette rencontre, l'importance qu'accorde l'Etat à la culture notamment en ce qui concerne les infrastructures et le soutien de l'artiste, tout en rappelant l'implication de l'Onda à assurer la protection sociale de l'artiste, annonçant dans cet ordre d'idées, la réalisation future d'un centre sanitaire spécial pour les artistes.