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Citoyenneté et environnement
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 02 - 2017

Dans les récits coraniques sur le paradis d'avant ressortent des enseignements importants à méditer. En effet, Dieu dit avoir fait des recommandations (ahd) à Adam, ce qui établit la notion d'Alliance entre Lui et l'être humain en ce qu'Il ne l'abandonne pas à sa solitude et ses limites : « En effet, Nous avons auparavant fait une recommandation à Adam ; mais il oublia ; et Nous n'avons pas trouvé chez lui de résolution ferme ».
Ce groupe se déclarait préoccupé par la défense de tout le littoral sénégalais, tout en commençant par la corniche de Dakar. Je m'étais engagé dans cette lutte de défense du littoral vu son importance écologique et récréative, me justifiant de ce que l'intendance de la terre est confiée à l'humanité et que si les décideurs publics ne mesurent pas l'enjeu d'un problème environnemental, il fallait le leur rappeler de façon responsable au moyen des prérogatives que la loi donne au citoyen. Ce groupe rassemblait des individus à titre personnel et des associations de riverains du littoral. Le président d'honneur de la plateforme dite citoyenne était une personne influente du secteur de la profession libérale au Sénégal et ses accointances avec différents régimes politiques étaient controversées. La mobilisation a porté ses fruits, puisque quelques membres du groupe ont été reçus par le Président de la République en personne. Après avoir écouté les doléances du groupe, le Président, avec à ses côtés des ministres et des élus locaux de Dakar, s'est dit lui-même environnementaliste (il a une formation d'ingénieur en sciences de la terre) et sensible à l'état du littoral, rappelant qu'il avait pris des engagements dans ce sens pendant sa campagne électorale. Cependant, le Président n'a pas manqué de mentionner que certaines autorisations administratives, telles que le permis d'occuper, ont été données par les élus de la ville de Dakar et d'autres par le régime précédent le sien. Pour finir, le Président a demandé à son ministre de l'Economie et des Finances de piloter un groupe de concertation composé de membres du gouvernement, des services de l'Etat, ainsi que des représentants des organisations du groupe qui menait la lutte pour la défense du littoral. Le Président demanda qu'un rapport sur les aspects juridiques, fonciers et environnementaux soit déposé sur sa table dans un délai de deux semaines. Enfin, le président nous proposa une visite guidée pour constater l'état de la corniche avec nous. Ce qui fut fait, la presse ne rata pas l'occasion et l'opinion fut sensibilisée encore plus sur la question et le projet de construction d'une ambassade fut arrêté sur décision présidentielle. Motivés par l'attention que le Président a accordée au groupe de lutte pour la défense du littoral, les membres firent preuve de plus d'engagement et se virent rejoints par d'autres qui avaient pris conscience du problème mais avaient déchanté par découragement. La presse organisa nombre de débats autour de la question. Des réunions plus ou moins régulières se tinrent entre le groupe citoyen et le gouvernement, des visites de terrain concertées eurent lieu. Le groupe citoyen apporta au gouvernement et à ses services les informations en sa possession sur l'occupation du littoral. Le rapport demandé par le Président prit du retard, car nombre de questions étaient beaucoup plus complexes que prévu. À mon niveau, nombre de frustrations ont commencé à naître, au fur et à mesure que le groupe se réunissait et que certaines pratiques me rendaient perplexe et soupçonneux. Voici quelques-unes des raisons qui, in fine, me poussèrent à prendre la décision de quitter le groupe : le désordre que je constatais dans les réunions inutilement longues où on débattait sans ordre du jour ou qui n'était pas respecté s'il en existait ; elles se tenaient dans les bureaux du président d'honneur, soupçonné par certains de velléités d'instrumentalisation du groupe ; les entretiens informels entre ce dernier et certains ministres, parlant au nom du groupe avec des bailleurs et des diplomates, sans concertation préalable ; des projets à financer concoctés par certains membres du groupe de lutte pour la défense du littoral ; la faible ou la non implication des élus locaux, auxquels sont dévolus certaines compétences de gestion environnementale à travers la décentralisation. J'ai été particulièrement choqué de voir le président d'honneur d'un groupe citoyen de lutte pour la défense du littoral prendre des engagements devant le gouvernement, faire des promesses et rencontrer des bailleurs pour le financement de son propre projet dans des espaces libérés grâce à la pression populaire, le tout de façon unilatérale et sans concertation préalable avec le groupe. Mes questions et mes critiques sur ces façons de faire envenimaient de plus en plus les réunions, car je refusais les réponses autoritaires du concerné et qui ne semblaient pas gêner la majorité du groupe. J'ai aussi eu droit à des remarques du genre : « laissons-le faire, il s'y connaît et nous avons confiance et il constitue notre porte d'entrée au palais présidentiel ». Je me suis aussi rendu compte que certains membres du groupe avaient des projets déjà prêts et qu'ils voulaient expulser certains occupants du littoral pour pouvoir les mettre en œuvre. Cette façon de faire m'a paru insupportable, parce que pour moi il devait s'agir d'un aménagement concerté et inclusif du littoral sous la supervision de l'Etat, incluant l'équité entre toutes les parties prenantes. Hélas, je faisais face à une association de la société civile qui surfe sur l'environnement avec des pratiques peu éthiques et qui joue sur des préoccupations populaires pour être un lobby qui fait chanter les pouvoirs publics aux fins d'obtenir des privilèges. Les pouvoirs publics savent aussi comment s'y prendre avec ce genre de groupe pour les empêcher de jouer leur vrai rôle de sentinelle et de lanceurs d'alerte influant au niveau de l'opinion publique, sans pour autant apporter des réponses aux vraies questions environnementales. J'ai fini par considérer que je n'étais plus dans un espace citoyen et j'ai balancé ceci au groupe comme une sorte de motif de démission : « Pour moi, un groupe citoyen doit travailler selon au moins deux critères qui font défaut au nôtre : la transparence et la concertation ». On m'a ensuite soufflé qu'après mon départ, mes critiques ont permis de changer la mentalité et les pratiques du groupe ! J'ai répondu tant mieux alors sans avoir aucun moyen de vérification de ces rumeurs et en doutant de la sincérité de ce genre d'argument. Conclusion J'ai beaucoup appris de cette expérience où, par le truchement de la défense de l'environnement, j'ai essayé de traduire ma foi islamique sur une question d'intérêt commun à tous les citoyens, croyants ou non. Il se trouve que j'ai été ô combien déçu de voir que ce sont la cupidité et la convoitise qui sont subrepticement à l'œuvre par le truchement de la manipulation des masses à travers une cause juste. D'une part, cette expérience m'a permis de constater que les hommes et femmes politiques (sans vouloir généraliser) sont gangrénés par la corruption, les intérêts partisans, les accointances louches avec des privés et le manque de courage pour prendre et appliquer des décisions nécessaires. Et voici qu'une partie de la société civile qui devait jouer un rôle de veille et d'alerte environnementale se laisse emporter par le même état d'esprit et se complaise dans les mêmes pratiques qu'elle condamne pour se faire une bonne image devant l'opinion publique et mieux la tromper. Dans cette soi-disant société civile qui fait l'option de la marchandisation de l'environnement, se cachent des gens qui ont les mêmes pratiques que les politiques corrompus et les maîtres-chanteurs. Au milieu de tout cela, c'est le citoyen naïf qui est pris en otage et c'est la nature qui devient de plus en plus un bien privé, au détriment de la grande masse. Dans cette expérience, je n'ai pas perdu ma foi, vu que je me suis souvenu comme j'ai pu des récits coraniques sur le paradis perdu, mais mon espérance environnementaliste en a reçu un sacré coup. (Suite et fin)

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