La wilaya d'Aïn Témouchent s'enorgueillit de ses deux ports de pêche à Bénisaf et Bouzedjar qui lui garantissent un développement durable, créateur de richesse et d'emplois, basés sur la pêche et l'aquaculture en sus de ses secteurs agricole et tourisme. Pour cette année arrêtée au 30 novembre 2016, dans les deux ports sus mentionnés, la production annuelle globale de toutes les espèces de poissons confondues a atteint 17 943 tonnes, les trois grandes familles de poissons 673 tonnes de poisson blanc, 16 837 tonnes de poisson bleu, 163 tonnes de crustacés et 270 tonnes englobant les squale et espadon, selon un rapport de la sous commission de la pêche de l'APW d'Aïn Témouchent. La production a augmenté environ de 5 000 tonnes comparativement à la précédente année 2015. La flotte de pêche est très importante. Elle a été renforcée, modernisée et équipée. Elle compte au total 532 unités actives dans la wilaya réparties comme suit : 48 chalutiers, 210 sardiniers, 135 embarcations de petits métiers et 4 grandes embarcations équipées de filets comprenant de petits sacs (senneurs). A cela s'ajoutent 2 thoniers en panne et les 36 autres embarcations provenant d'autres wilayas. En matière d'emploi, l'activité de la pêche offre 5 895 emplois dans différentes catégories et spécialités dont 4 066 à Bénisaf et 1 829 à Bouzedjar. Les autres structures entrant dans le soutien à la production de la pêche, ce rapport cite les deux poissonneries dans les deux ports respectifs, 6 unités de fabrication de glace produisant 802 tonnes,17 chambres froides d'une capacité de 872 m3, 17 6 points de vente du matériel de pêche ateliers de réparation et d'entretien des embarcations, 1 unité de transformation, 2 stations d'approvisionnement en carburant. Ces deux ports sont gérés par la société de gestion des ports (EGPP) : unité d'Oran pour le port de Bouzedjar et unité de Ghazaouet pour celui de Bénisaf. Les élus de l'APW n'ont pas accepté ce mode de gestion et en parallèle ils ont plaidé pour la création d'une société de wilaya pour substituer l'EGPP dans le souhait de résoudre définitivement les problèmes générés entre les services de la wilaya de la pêche et les professionnels de la pêche. En effet, cette production représente les 20% de la production nationale. Concernant la production aquacole, la ferme aquacole à Sbiat (Ameria) a produit 150 tonnes d'espèces dorade royale et loup de mer. Cette production a été destinée au marché local. Cette ferme a entrepris des travaux d'élargissement de son site en mer pour investir dans l'engraissement en cages flottantes et l'ensemencement des alevins. Par contre, l'autre ferme Aqua Tafna réceptionnée dans la région de Rechgoun en juillet 2013 est clouée au sol par une affaire en justice et n'a rien produit. Et dans le but de booster, l'aquaculture, une nouvelle politique d'investissement a vu le jour. Elle consiste à intégrer l'aquaculture dans les secteurs agricole et hydraulique pour multiplier la production acquacole. Des orientations ont été adressées aux agriculteurs en particulier et les citoyens en général pour investir dans ce créneau. Pratiquement, cet investissement lancé depuis 2009 a donné ses premiers fruits par l'ensemencement dans les bassins dans les communes internes de 1 000 alevins d'espèce Tilapia puis 17 000 autres alevins comprenant aussi, les espèces carpe chinoise et black bus. Et contre toute espérance frayant la logique économique. Cette énorme production s'explique par la nouvelle politique économique nationale et les efforts consentis par l'Etat à travers ses nombreux programmes et injections de colossaux budgets dans l'investissement, la formation et les transferts technologiques. Le poisson du pauvre d'autrefois, la sardine, est devenu inabordable. Son prix a dépassé les 900 DA le kg. «Franchement avec mon salaire de 30 000 DA par mois, je ne permets pas d'acheter la sardine pour subvenir au besoin de ma famille. Mieux vaut acheter de la viande que ce poisson bleu. Pour le poisson blanc, on le voit uniquement sur quelques étalages au marché», lança un agent dans une entreprise privée. Dans le même ordre d'idée, un revendeur de poisson au niveau de Bénisaf a dévoilé, «mon chiffre d'affaire a baissé de 30% car la quantité vendue a également a diminué à cause de la cherté de la sardine. En principe, le prix du poisson devra baisser car la quantité produite a augmenté. Un point noir non résolu à ce jour est le non respect de la période de repos biologique par les professionnels pour donner une chance à la reproduction des poissons.