Partira, ne partira pas. Le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua provoque une tempête d'interrogations au sein du monde sportif, y compris au sein des médias. Dure, dure de trouver une excellente analyse pour s'y accrocher et sortir vainqueur. Il reste qu'il est perturbé par les dernières déclarations du ministre de la Jeunesse et des Sports, et notamment, pas les commentaires et les débats qui s'enchaînent sur les plateaux télé à son sujet. Mais il n'y a pas que les médias. Il y a aussi la rue, les fans de l'Equipe nationale, voire même du football national. Tous convergent vers la même source. Les observateurs et les médias évoquent le niveau de sa stratégie de communication, s'il était excellent, les débats et la campagne n'auraient pas atteint ce niveau de critique. En fait, cette critique est orientée sur la gestion de cette instance et non pas sur la personne de Raouraoua. On entend souvent la phrase : «Prendre des coups, ça rend plus fort». C'est faux. Il n'y a que les gens qui n'ont pas pris de coups qui disent cela. La passion peut parfois se révéler dévorante. Le président de la FAF ne devrait pas briguer un troisième mandat. C'est ce qu'il a confié aux membres du bureau fédéral qui s'est réuni ce samedi au Centre technique national de Sidi Moussa. Son mandat est jugé par le bureau fédéral, positif, et ce depuis 2012, un mandat qui expire, officiellement le 27 février prochain. Un communiqué de la FAF se positionne sur la scène des débats. Il cherche à convaincre ceux qui remettent en cause son parcours : «Une analyse pertinente et sans concession révèle que le bilan est globalement positif, tant au plan des résultats de nos équipes nationales et de nos clubs de l'élite qu'à celui de la gestion et de la mise en œuvre des programmes de développement initiés par la Fédération», lit-on dans le communiqué du BF qui sonne comme une réponse à la dernière sortie du MJS, El-Hadi Ould Ali, lequel avait invité Raouraoua à démissionner en raison de son bilan négatif. Le même communiqué du bureau fédéral pousse la balle et l'installe sur le permettre adverse : «Il saisit cette opportunité pour renouveler ses vifs remerciements, son attachement et son respect au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a toujours apporté son aide et son soutien constant au football algérien. Une aide annuelle concrétisée par sa décision d'octroyer une subvention spécifique pour la refondation du football national, ainsi que par la création et la réalisation du Centre technique de Sidi-Moussa devenu un joyau infrastructurel doté d'équipements ultramodernes exigés par la préparation de haut niveau. Son Excellence, Monsieur le président de la République est également l'initiateur de nouveaux grands projets infrastructurels, c'est ainsi que quatre stades, aux normes internationales, sont en cours de réalisation à Tizi Ouzou, Oran, Baraki et Douéra. C'est également à sa demande que la pose de nouvelles pelouses a concerné des dizaines de stades sur l'ensemble du territoire national. Les derniers bilans seront présentés devant l'assemblée générale qui aura à élire les membres de la commission électorale. Elle aura également à recueillir les candidatures et à organiser l'AG élective programmée pour le 20 mars prochain au CTN de Sidi Moussa. Pas de mouchoirs pour l'heure, mais de la tristesse pour quelques membres qui évoquent son bilan sous l'angle prometteur, ceux-là-même qui souhaitent qu'il reste encore. «Il a fait du bon boulot, pourquoi doit-il partir ? Il a aidé des clubs, j'espère qu'ils lui seront reconnaissants. Ne vous en faites pas, nous saurons le convaincre... d'ailleurs, chers amis qui pourrait, le remplacer ? Il faut rappeler que pour le moment, seul le président du Paradou AC, Kheireddine Zetchi, est à l'affiche. L'on parle aussi de deux autres candidats, Rachid Marif et Réda Abdouche. Ce sont quelques notes recueillies dans les coulisses, sauf que ces notes ne font pas échos des stratégies qu'ils comptent mettre en place pour le retenir. Ce sera alors le grand match de l'année 2017, qu'il va falloir suivre avec un intérêt exceptionnel. En attendant, il reste muet, le boss du football national. Il ne souffle mot. Il injecte le doute sur son éventuelle candidature pour les élections électives prévues le 20 mars prochain. Il devrait confirmer sa course lors de l'assemblée générale ordinaire de la FAF prévue le 27 février prochain. Le BF, comme par enchantement, se dit déçu par l'élimination prématurée de l'EN : «L'ensemble du bureau fédéral déplore et regrette l'élimination prématurée de notre équipe nationale dont la prestation a été loin des espérances et ne reflète aucunement son potentiel et son niveau». On a souvent pensé que mettre les gens en concurrence produit de la performance, ce qui est d'ailleurs juste.