La directrice des relations internationales de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI), Wahiba Soudani, a annoncé hier matin, dans un entretien accordé à la chaîne 3 de la Radio nationale, dont elle était l'invitée de la rédaction, l'élaboration prochaine d'une «cartographie économique nationale» qui doit traduire la dynamique territoriale à travers le potentiel de chaque région, et offrir ainsi une meilleure visibilité aux investisseurs. Selon elle, les différents investissements réalisés en coopération avec des partenaires étrangers, ont mis l'Algérie sur la voie d'une dynamique économique dont elle assure qu'elle fera du pays «un hub économique» dans un proche avenir. Pour étayer ses propos, la représentante de la CACI énumère les pôles qui se développent, comme celui de la sous-traitance dans l'Oranie, tout ce qui entoure le projet de Renault à Oued Tlélat, et à Relizane, avec le grand projet de l'usine de textile, du côté de Constantine, la mécanisation agricole dans la région de la Mitidja... Dans ce sens, elle estime que l'objectif est d'être le «plus attractif possible» et, souligne-t-elle, «la stabilité de l'Algérie, dans sa région géographique, est un atout majeur pour attirer les investisseurs». La règle des 51/49 n'a pas empêché, selon elle, la réalisation de nombreux investissements qui ont vu le jour grâce aux réformes engagées et à l'amélioration du climat des affaires (code des investissements, loi sur la PME, loi sur la normalisation...). A cela s'ajoute, dit-elle, le rôle d'accompagnement que remplit la CACI au profit des opérateurs algériens, en plus de son rôle de courroie de transmission vers les pouvoirs publics. S'agissant du dossier «Allemagne», elle estime qu'il y a une réelle coopération algéro-allemande, et elle rappelle le rôle de la CACI dans l'historique des relations avec le partenaire allemand, en remontant aux années 1990, «quand les services du chef du gouvernement avaient alors mandaté la CACI pour assurer la coprésidence du Forum d'affaires algéro-allemand (F3A), et qui a été un instrument de coopération très intéressant, eu égard à la conjoncture de l'époque, c'est-à-dire la décennie noire». Le F3A avait très bien fonctionné, ajoute-t-elle, en donnant pour preuves les premiers projets de partenariat algéro-allemand, à savoir l'ENAD avec Henkel et Gaz industriels avec Lind, «qui sont des fruits de discussions et de rencontres organisés dans ce cadre». Il y a d'autres outils de coopération, précise-t-elle, «comme la Chambre de commerce algéro-allemande (AHK), et la commission mixte qui a été instaurée en 2010. A propos de la délégation allemande en visite à prochainement à Alger, elle fait savoir qu'il s'agit d'une délégation de 70 opérateurs allemands qui vont rencontrer autant d'opérateurs algériens lors d'un forum d'affaires pour discuter de projets et de partenariats. Elle fait remarquer que la CACI n'a pas cessé de répéter aux partenaires étrangers, aussi quand ils sont en visite dans notre pays, qu'à l'occasion de déplacements à l'international, qu'il ne fallait pas percevoir l'Algérie comme marché de consommation «mais la considérer comme terre d'investissements». Elle fait savoir que des projets industriels, structurants, sont en maturation avec les Allemands. La directrice des relations internationales à la CACI cite, à titre d'exemple, le volume des échanges de l'Algérie avec l'Allemagne, avec une balance déficitaire, reconnaît-elle, composée de 7 millions d'exportations algériennes et plus de 3 milliards d'importations. Seulement, fait-elle observer, «dans la structure de ces échanges, on trouve plus de 1,3 milliards de biens d'équipements industriels qui constituent». Elle ajoute que la CACI essaie d'orienter les opérateurs algériens vers des partenariats avec les opérateurs allemands pour créer des entreprises dans ce secteur. Par ailleurs, Wahiba Soudani rappelle le passage récent en Algérie d'opérateurs saoudiens et la signature, à cette occasion, d'accords très importants, notamment dans le secteur de la pétrochimie qui constitue la première branche d'exportation hors-hydrocarbures.