La Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (Caaci) vient de voir le jour à Alger. Elle sera présidée par le directeur général de Siemens Algérie, M. Donnerbauer. La Caaci fera partie du réseau des 120 bureaux relevant de la Fédération allemande des Chambres de commerce et d'industrie, implantés à travers le monde. La Chambre est créée dans le but de renforcer les contacts entres les entrepreneurs algériens et leurs homologues allemands. C'est cette organisation qui informera les opérateurs allemands sur les opportunités que recèle le marché algérien et les conditions et le cadre d'investissement en vigueur en Algérie. Promouvoir le commerce entre les deux pays constitue aussi l'autre objectif assigné à cette Chambre. La naissance de la Caaci est motivée, selon M. Donnerbauer, par le développement sensible qu'ont connu les relations économiques et les échanges commerciaux entre les deux Etats durant ces dernières années. À ce titre, il y a lieu de souligner que les importations en provenance d'Allemagne se sont accrues, estime Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre, au cours du 1er semestre 2005 de 22,2% à 552, 419 millions d'euros. Les exportations de l'Algérie vers l'Allemagne ont également augmenté, indiquera-t-il, de 215,8% pour atteindre 837, 219 millions euros. La création de la Caaci, de l'Association pour la promotion des relations économiques algéro-allemandes (APREAA) et la présence du coordinateur des relations économiques algéro-allemandes dénotent, selon M. Hergenröther, de la volonté du gouvernement allemand de renforcer son rôle en tant que partenaire privilégié de l'Algérie. L'Allemagne est classée, affirmera-t-il, 3e fournisseur de l'Algérie dans le monde. Mieux, des projets liés à l'eau, à l'énergie, à la chimie-pharmacie… d'un investissement d'une valeur de 20 millions d'euros et de 15 millions d'euros sont, par ailleurs, inscrits dans le programme de cette Chambre. Le projet de création d'une banque pour le financement des PME en Algérie est encore prévu par le gouvernement allemand. Ce projet sera financé par le ministère de la Coopération allemand à travers la GTZ (coopération technique allemande). Les deux parties qui auront à concrétiser ce projet se réuniront à Alger en novembre prochain. Même si l'organisme d'assurance à l'exportation allemand Hermes a revu à la baisse le risque Algérie en lui donnant une note appréciable, il n'en demeure pas moins que les Allemands persistent dans leur réticence à venir investir dans notre pays. “C'est à nous de les convaincre et leur dire que l'Algérie a changé et que l'image véhiculée çà et là en Europe sur ce pays s'est avérée entièrement fausse”, promet M. Donnerbauer. Toutefois, à l'Etat algérien, suggérera M. Hergenröther, de mettre un terme aux contraintes rencontrées par les opérateurs allemands à savoir la réglementation des changes, le paiement des services, le problème de financement par le secteur bancaire voire le système bancaire en général qui demande une réforme en urgence. À une question posée par Liberté économie, liée au préjudice causé par la dissolution du groupe Khalifa, il précisera que des sociétés privées et des banques allemandes détiennent des créances sur ce groupe d'un montant de 30 millions d'euros. Interrogé sur les secteurs qui méritent d'être encouragés dans le cadre des exportations hors hydrocarbures, le DG de la Caaci, avouera que seuls les produits agroalimentaires sont en mesure d'être exportés. Mais encore faut-il, précisera-t-il, que l'industrie algérienne soit développée afin qu'elle puisse concurrencer celle des pays européens. Quant à la composante de la Chambre, de grosses entreprises allemandes présentes en Algérie ont exprimé leur intérêt à participer et à animer cette organisation. L'on peut citer Henkel qui a investi 65 millions d'euros en Algérie, Linde (production du Hélium) avec 120 millions d'euros investis, ZDF (3 millions d'euros), Messer, spécialisée dans le gaz industriel qui a investi 35 millions d'euros. B. K.