Une exposition de photographies d'art intitulée «El Harba Win», réalisée dans les ksour d'Ouargla et montrant les différents aspects de la vie quotidienne dans la région, a été inaugurée samedi à Alger par la photographe Hind Oufriha. Pour sa première exposition de photographies, Hind Oufriha a présenté à la galerie d'art «Ezzou'Art» une vingtaine de clichés se rapportant aux thèmes de l'immigration et de la pollution qui affecte cette ville du sud algérien. Dans une première série, la photographe explore le phénomène du mouvement des populations à travers le Sahara en immortalisant par ses clichés des traces de passage de migrants (chaussures, bagages, vêtements, traces de pas) de l'Afrique subsaharienne dans les dunes de sable. « C'est la découverte d'un bout de passeport déchiré et enfoui dans le sable à Hassi Messaoud» qui m'a inspiré ce travail », explique la photographe qui tente, par sa démarche, d'être au plus près de ces femmes et de ces hommes qui tentent l'aventure de la traversée du Sahara dans une période marquée par un grand mouvement de populations africaines vers le Nord. Dans une autre série, Hind Oufriha interpelle le visiteur pour le sensibiliser aux graves problèmes de la pollution dans le Grand sud où tourisme saharien et grandes infrastructures de l'industrie hydrocarbure «cohabitent». La simplicité des constructions des ksour et les conditions de vie modeste de la région sont ainsi confrontées à la complexité des installations industrielles, symboles de richesse mais forcément polluantes, dans des photos qui montrent également le contraste entre les paysage féerique de l'Erg et l'amoncellement des déchets ménagers et industriels. L'exposition photos est agrémentée d'une oeuvre réalisée par collage. Journaliste culturelle depuis 1999, Hind Oufriha fait ses premiers dans le monde de la photographie en participant à l'exposition collective «Regards construits 3» en 2014, avant de prendre part à la biennale d'art contemporain d'Oran en 2015. Artiste visuelle, Hind Oufriha a également participé au Festival d'art féministe de Tunis, «Chouftouhouna», en 2016. L'exposition «El Harba Win» se poursuit jusqu'au 9 mars prochain.