A l'appel de la Coordination des syndicats autonomes, ou l'Intersyndicale autonome de la Fonction publique, des milliers de personnes, pour la plupart des travailleurs, ont marché, hier samedi, à Tizi Ouzou, a-t-on constaté. Ils exigent le retrait de la loi sur la retraite, l'annulation de la réforme de la loi sur le travail et, dénoncer la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen algérien en général, et des travailleurs de la fonction publique en particulier. Quatorze syndicats, selon les membres de ladite Coordination, dont le Snapap, le Cnapest, l'Unpef, le Snte et le Satef ont pris part à cette manifestation, nationale, la 5e du genre après les quatre rassemblements régionaux, de fin janvier dernier, dans les wilayas de Blida, Batna, Ouargla et Oran. Du rond-point «Le Jet d'eau», jouxtant la placette de l'ex-mairie, au centre-ville, jusqu'au siège de la wilaya, les participants à cette action de protestation, soutenu par le FFS et le RCD, ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leur mouvement jusqu'au retrait de la décision du gouvernement relative à la suppression de la retraite anticipée et la retraite sans condition d'âge. Ils ont aussi dénoncé le «silence radio» des pouvoirs publics face à leurs revendications socio-professionnelles. Sur les pancartes et banderoles déployées par les marcheurs on pouvait lire, «Pour une justice sociale», «Oui à l'annulation de la loi sur la retraite», «Oui à l'annulation de la loi sur le travail», «Austérité pour le peuple et gaspillage pour les députés». Devant l'entrée principale de la Cité administrative, les manifestants ont improvisé un sit-in suivi d'une prise de parole des représentants syndicaux. Tous ont dénoncé la nouvelle loi sur le travail qu'ils ont qualifié de «loi d'esclavagisme», «une loi de la honte», et d'une «loi qui n'a d'autres objectifs que d'affamer le peuple algérien». Renouvelant au passage l'attachement de l'Intersyndicale autonome de la fonction publique au dialogue et à la négociation avec les pouvoirs publics, au sujet de tous les projets de loi qui intéressent le monde du travail, les manifestants ont tenu à préciser qu'ils restaient dans ce «cadre» de revendication. «C'est un représentant légitime des travailleurs salariés», ont souligné parlant de l'Intersyndicale. «L'Ugta n'est pas représentative de tous les travailleurs algériens», ont fait observer des représentants desdits syndicats autonomes, non sans s'élever sur leur exclusion du dialogue social. Et de dénoncer les tentatives d'intimidation des manifestants, en nombre, venus des wilayas de l'Intérieur, qui ont été empêchés de participer à cette marche.