La Coordination espagnole des associations amies avec le peuple sahraoui (Ceas-sahara) a dénoncé jeudi l'illégalité du procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik qui doit se tenir le 13 mars courant, exigeant leur «libération immédiate et inconditionnelle». La Ceas-sahara qui compte organiser lundi prochain en fin d'après midi une manifestation devant l'ambassade du Maroc à Madrid, a dans un communiqué dont une copie a été transmise à l'APS, dénoncé «l'illégalité de ce procès" qui a fait l'objet de plusieurs reports et la passivité et la complicité du Conseil de sécurité de l'ONU devant la violation des droits de l'Homme commise par l'occupant marocain sur les Sahraouis vivant dans les territoires occupés». Le 13 mars, a-t-on ajouté «les amis du peuple sahraoui manifesteront devant l'ambassade marocaine à Madrid et dans plus de 15 villes espagnoles pour dénoncer la tenue de ce procès» dont sont victimes 24 Sahraouis arrêtés et emprisonnés arbitrairement depuis 2010, après le démantèlement par la violence du camp de la dignité (camp de Gdeim Izik) par les forces marocaines. Après des décennies d'occupation brutale par le Maroc, ajoute la même source «les droits les plus élémentaires du peuple sahraoui continuent d'être violés et ce procès en est une preuve». D'ailleurs poursuit-on, «ce procès a été dénoncé par des observateurs internationaux et des organisations de défense des droits de l'Homme qui ont signalé les irrégularités et le manque de garanties procédurales». La Ceas-sahara rappelle en outre que le récent arrêt de la justice de l'Union européen a bien spécifié que «le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental, d'où l'illégalité de ce procès durant lequel on va juger des citoyens sahraouis sur quelque chose qui a eu lieu en dehors du territoire marocain». La Coordination espagnole des associations amies avec le peuple sahraoui avait déjà organisé à Madrid devant l'ambassade du Maroc en décembre et en janvier, dates des procès des prisonniers de Gdeim Izik à Rabat, des manifestations similaires qui ont vu la participation de plusieurs personnalités politiques dont l'eurodéputée Paloma Lopez et d'autres Espagnols militant pour la cause sahraouie. Des appels à la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis et au respect de la légalité internationale ont été lancés par les manifestants qui ont par ailleurs exigé la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental comme le stipulent les résolutions internationales afin de permettre au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir. Le procés en appel des prisonniers politiques sahraouis de «Gdeim Izik» prévu le 26 décembre dernier à Rabat a été reporté une premiere fois au 27 janvier 2017 puis au 13 mars courant. Les 24 prisonniers politiques sahraouis avaient été injustement condamnés en 2010 par un tribunal militaire marocain à de lourdes peines allant de 20 ans à la perpétuité. Dans ce contexte, plus d'une quarantaine d'avocats de plusieurs nationalités, constitués en collectif international de soutien aux prisonniers politiques sahraouis, ont demandé l'application du droit international humanitaire sur le territoire du Sahara occidental, considéré par les Nations unies comme territoire non-autonome, occupé par le Maroc depuis 1975.