Le football algérien est pris en otage. Le secrétaire général par intérim démissionne. Un jeu malsain prend racine. Les coulisses servent de base de réflexion. Le pourrissement s'installe et se met en vitrine. Les auteurs applaudissent et veulent le maintien de l'équipe sortante, à leur tête leur président. Une exigence qui ne fait qu'empoisonner l'environnement de notre football déjà malade. Une question se détache du lot et explose en pleine crise : qui veut se pourrissement ? Pourquoi notre football est-il en train de s'effriter et de se donner en spectacle ? Des inquiétudes bouillonnent, et les retards s'accumulent. Les échéances du calendrier FIFA, il faut oublier. Faut-il croire que le mal qui rongeait notre foot remonte à la surface et montre ses griffes ? Ceux qui refusent le changement, pour ne pas dire le développement menacent d'aller voir la FIFA. Les élections écrivent aujourd'hui leur histoire. Kheireddine Zetchi qui sortait du lot, il y à 48h, n'arrange pas les gardiens du temple. Ils suggèrent conformément aux textes, de prolonger les délais. La réaction de l'autre partie ne s'est pas faite attendre : pas question de prolonger les délais de candidature, tout le monde veut que Zetchi souhaite qu'il soit le futur président. Mais le ministère de la Jeunesse et des Sports veut éviter la pénalisation de la FIFA. Le foot patauge... Dans notre précédente édition, nous avons signalé que personne ne voudra d'un autre président, la dernière assemblée générale ordinaire avait bien scellé les choses. Et pour preuve, ce lundi à 17h qui fut le délai de rigueur pour le dépôt des candidatures trois postulants se présentent. Tour à tour Yassine Benhamza (membre du défunt BF), Kheïreddine Zetchi (président du Paradou AC) et Mouldi Aïssaoui (ancien président de la FAF, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-président du Conseil national de la jeunesse) s'affichent à Dely Ibrahim comme postulants au poste royal de président de la Fédération algérienne de football. A partir de là, plusieurs scenarios défient le bureau fédéral. A 13h, Benhamza dépose son dossier puis décide de le reprendre. Arrive ensuite Kheïreddine Zetchi qui a attendu l'heure de clôture jusqu'à minuit, lequel ne pouvait être que le candidat. Ce lundi, les membres des deux commissions (recueil de candidatures et celle de recours) se réunissent autour du SG de la FAF, M. Sid-Ahmed Yahiaoui, et décident de mettre en ligne un communiqué, le communiqué de la honte dans lequel est annoncé le report de l'AG élective au 27 avril prochain tout en laissant valide le délai de dépôt déjà annoncé auparavant en l'occurrence le 28 mars. Le cafouillage prend naissance, comme s'il était prévu et bien réglé d'ailleurs. Le motif est tellement décrassé que le texte FIFA relatif à l'organisation des élections mis en forme de parapluie atterrît. Or, comme l'écrivait notre confrère du Soir d'Algérie «Baâmer, en fin homme politique doublé d'un redoutable syndicaliste, et M. Hammar, qui est tout aussi fin sur les questions administratives (l'actuel boss de l'ESS a exercé au sein de l'administration de la wilaya de Sétif), savaient-ils que le calendrier fixé auparavant, sous l'autorité de Mohamed Raouraoua et de son SG, n'était pas réglementaire ? Qu'est-ce qui leur a fait rappeler que le processus mené depuis le 13 février, date de l'ouverture de la période de candidature, était tordu et qu'il fallait, par conséquent, revenir à la légalité ? Ce ne serait pas trop leur demander s'ils expliquaient comment tout a basculé (a été bousculé) l'espace d'une nuitée certainement agitée par les appels téléphoniques et d'ailleurs faits dans nos dernières analyses. En fait notre foot est pratiquement à genoux. Tout serait déjà bâclé. Ceux qui tirent les ficelles auraient très certainement gagné le match. Leurs intérêts seraient ainsi sauvegardé, et tant pis pour ce pauvre sport qui fume. Regrettable situation, dont ses auteurs avaient voulu faire croire que notre foot se portait très bien. Et c'est à cet étage que réside l'interrogation. Le dernier communiqué ne fut retiré du circuit électronique qu'après instruction de l'actuel président de la FAF qui aurait annoncé à ses proches que le fauteuil de cette instance ne l'intéressait plus. Les gardiens du temps, eux ne veulent rien lâcher. Veillent bien, et aucune tentative de pénétration du terrain ne sera tolérée. Ils menacent d'aller porter le ballon consulter la FIFA. El-Hadi Ould Ali a fini par réagir avant la fermeture des bureaux. Le ministre convoque en urgence quelques membres de la commission d'organisation des élections de la FAF, «dont Sid-Ahmed Yahiaoui, Mohamed El-Morro et Mohamed Zerouati en l'occurrence (le président de la CE, Ali Baâmer était absent à la réunion) ne veut pas d'ingérence de la tutelle dans les affaires de la FAF». «Après des heures de discussions, le ministre a accepté que l'AG élective soit reportée au 27 avril, à condition toutefois qu'il n'y ait pas de nouveaux prétendants pour faciliter l'intronisation de Kheireddine Zetchi, le candidat de la tutelle. Une condition difficile à accomplir pour ses interlocuteurs, d'autant plus que la menace Fifa plane sur le football national en cas d'intervention des pouvoirs publics». Or, notre confrère de Liberté annonce dans son édition du 14 mars que le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, serait derrière le retrait du communiqué publié, ce lundi, du site de la FAF et pour bloquer la candidature d'Abdelhakim Serrar, l'ancien international et ancien président de l'ES Sétif. Le ministre aurait pris attache avec plusieurs noms que Serrar avait mis comme «potentiels» membres de son futur bureau fédéral. Le ministre les aurait «sermonnés» pour avoir rejoint l'ex-boss de l'Entente (considéré pour être proche de Mohamed Raouraoua). Dans cette liste il y avait entre autres : Hassen Hamar (actuel président de l'ESS) et Omar Ghrib (DG de la SSPA MC d'Alger). Ce dernier a ainsi reçu un appel, ce lundi après-midi, d'Ould Ali qui l'a sévèrement sermonné. Devant cette initiative, et pour barrer la route à Serrar, le ministre a décidé d'annuler le communiqué du report et de maintenir la date initiale de l'AG élective. Trois des infos qui commencent à faire suffoquer le monde sportif. Ce n'est certainement pas la fin de ce roman fleuve.