Les usines d'assemblages de voitures suscitent l'intérêt de la presse algéroise ces derniers jours. En effet, il n'est plus question de faire l' «apologie» de celle qu'on qualifiait il y a peu d'«industrie naissante» au fort taux de valeur ajouté, mais d' «arnaques» dont seraient accusés d'importants concessionnaires reconvertis dans l'assemblage de véhicules. Entre autres opérateurs pointés du doigt, le groupe Tahkout qui s'est lancé récemment dans le montage de véhicules de petite cylindrée de marque Hyundai. Ce dernier, propriétaire de TMC (Tahkout Manufacturing Company) qui a élu domicile à Tiaret, n'obéirait pas au cahier de charges régissant l'activité. TMC, à croire des confrères de la presse écrite et celle électronique. Ces titres sont unanimes quant à la «propension de TMC à l'arnaque», autrement dit le groupe appartenant à celui gère déjà une flotte de plusieurs milliers d'autobus destinés au transport universitaire, aurait tout bonnement recouru à l'importation de véhicule en l'état. Un véhicule monté à 100 % dans les usines de la société mère en Corée du sud. Ou presque. Car il est fait état, selon des prises de vues prises probablement dans des zones sous douane, qui inondent la Toile, d'un véhicule entièrement monté, abstraction faite de quatre pneus que TMC monteraient dans ses «chaînes» d'assemblage de Tiaret. Ayant bénéficié de plusieurs millions de dollars, dans le cadre de prêts bonifiés par des banques publiques algériennes, TMC est aujourd'hui voué aux gémonies, par presse interposée. Selon notre confrère Le Temps, le fameux complexe d'assemblage de véhicules de tourisme de marque Hyundai n'est finalement qu'un «leurre». «Ces photos inédites et choquantes, montrant des véhicules entièrement et emballés, remettent en cause toute la stratégie défendue par le gouvernement de développer un secteur qui a échappé jusque là au pays», peut-on lire dans l'édition d'hier du quotidien Le Temps. Et d'enchaîner : «Les Algériens se disent déçus et saisissent du coup que l'on ne peut asseoir de manière ‘'hâtive'' une industrie avec des concessionnaires qui ont longtemps profité de largesses de l'Etat avant de se montrer intéressés par l'industrie locales». Des spécialistes et autres analystes économiques soulignent, quant eux, le fait que d'importants passages du cahier de charges aient été éludés par les pouvoirs publics. «Les conditions d'exercice de cette activité sont pourtant claires : il est fait mention dans le cahier de charges l'exigence d'une étude technico-économique précisant la liste des pièces à importer et celles à fabriquer localement», tonne un expert au fait du dossier. «Pourquoi alors ne pas soumettre TMC, ou les autres à ce qui est écrit noir sur blanc sur un document de l'Etat?», ajoute la même source. De son côté TMC, dans un communiqué rendu public, estime être dans les normes, rappelant qu'il ne fait suivre que le même cheminement de «deux prédécesseurs», à savoir l'assemblage SKD, « qui demeure le plus simple et le plus adapté à notre pays, dans le sens où une applique une formule d'assemblage des kits assez simples (...)». Le ministère de l'Industrie n'a pas encore jugé utile de réagir à cette affaire.