Le conseiller de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France en Algérie et directeur de l'Institut Français d'Algérie. M. Alexis Andres a estimé, lors d'un entretien accordé à La Nouvelle République, à l'occasion de la clôture de la semaine de la langue française et de la Francophonie, organisée du 18 au 26 mars dernier, que le Français est une langue de diffusion culturelle et de partage de valeurs, précisant ainsi que le dynamisme de cette langue occupe une place prépondérante en Afrique. La Nouvelle République : Des dizaines de manifestations ont été organisées, dernièrement, en Algérie, en France et à l'étranger dans le cadre de la semaine de la langue française et de la Francophonie. Cet événement est un moment privilégié de l'identité francophone. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Alexis Andres : Oui, absolument, nous sommes très heureux d'organiser cet événement avec les autres ambassades francophones présentes en Algérie. Cette semaine de la francophonie a été marquée, cette année, par une diversité de propositions culturelles. Nous avons organisé des conférences et des projections d'excellents films qui ont été proposés par l'ambassade du Canada en Algérie et l'ambassade de France en Algérie et, aussi nous avons organisé, et pour la troisième année consécutive, le concours d'écriture pour les jeunes lauréats. Le français est la 5e langue la plus parlée dans le monde... Oui, le français est parlé par 274 millions de locuteurs mais ce qu'il est important de savoir, c'est que le dynamisme de la langue française occupe une place prépondérante en Afrique. Après la France, les deux pays où on trouve le plus grand nombre de francophones sont la République démocratique du Congo et l'Algérie avec 11.2 millions de locuteurs francophones. Donc, la langue française est la 5e langue la plus parlée dans le monde. J'ajouterai que cette langue est une langue de diffusion culturelle et est, aussi une langue de partage. Quelles sont, selon vous, les bases pour améliorer l'apprentissage de cette langue en Algérie ? L'Algérie est dans cette situation particulière vis-à-vis du français où le français est enseigné très tôt, dans la troisième classe du cycle primaire, a un très fort capital et je pense que ce capital de richesse linguistique est important du fait, aussi qu'il y ait un enseignement des langues nationales, l'arabe et la langue Amazighe à côté des langues étrangères pour lequel le Français occupe une place particulière. Alors, comment aider à un meilleur apprentissage de cette langue ? Je dirai que le français, aujourd'hui en Algérie, est mieux enseigné, avec des méthodes dites français de langues étrangères plutôt que français de langues généralistes ... c'est ce que nous essayons de faire dans notre réseau à l'Institut Français d'Algérie où nous avons enregistré un nombre de plus de 17 000 apprenants. L'Institut Français d'Algérie a organisé, en parallèle, du concours d'écriture pour jeunes lauréats et dans le cadre de la semaine de la Francophonie, la grande dictée, parlez- nous de cette initiative ? Oui, effectivement, nous avons eu le plaisir d'organiser la grande dictée, nous avions, à ce propos une soixantaine de participants de très bon niveau et le lauréat pour la dictée de cette année, a eu une note de 17.5. Je dirai que cette initiative est une chose très populaire qu'on organise par exemple à Annaba et bien dans d'autres villes et cela montre le côté compétitif des lauréats et aussi la recherche d'une maîtrise subtile de la langue qui intéresse beaucoup de monde. Comment évaluez-vous les relations bilatérales entre l'Algérie et la France ? Vous savez que les relations bilatérales entre l'Algérie et la France connaissent depuis plusieurs années une intensité et un développement remarquable. De fait, on remarque que ces 5 dernières années, tous les secteurs de notre coopération, que ce soit dans les secteurs traditionnels comme la coopération universitaire et de recherches et aussi dans d'autres secteurs de la coopération de gouvernance locale ont été renforcées. La coopération économique a aussi été renforcée à travers des projets emblématiques. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que ces actions impliquent plusieurs acteurs. C'est une coopération au plus haut niveau d'Etat mais qui implique, aussi les différents acteurs de la société, les acteurs économiques, associatifs, les universités, les experts dans tous les domaines. Ces partenariats forment, en effet, un socle qui fait que cette coopération se renforcera, encore et encore dans les prochaines années.