L'économie algérienne souffre d'un déséquilibre entre une demande restant importante des ménages, et un étranglement de l'offre afin de favoriser une inflation injustifiée, qui tire vers le bas la croissance. L'évolution des prix à la consommation en rythme annuel s'est située à 7% jusqu'à fin février 2017, d'après l'Office national des statistiques. Un chiffre démesuré d'autant que les salaires des Algériens ne suivent pas dans les mêmes proportions des augmentations de leurs revenus. L'austérité s'est pour l'instant durablement installé, malgré les rebonds des prix du pétrole, à la suite de l'accord des accords conclu à Vienne entre les pays de l'OPEP et les pays non OPEP. Donc, nous apprenons à la lecture des chiffres rendus publics par l'Office national des statistiques que l'évolution des prix à la consommation en rythme annuel à février 2017 est le taux d'inflation moyen annuel calculé en tenant compte des douze mois allant de mars 2016 à février 2017 par rapport à la période allant de mars 2015 à février 2016. Le rythme d'inflation annuel a augmenté pour s'établir à 6,4% en 2016. S'agissant de l'évolution mensuelle, qui est l'indice brut des prix à la consommation en décembre 2016 par rapport à novembre 2016, elle a été de 0,19%, résultant essentiellement de l'augmentation des prix des produits alimentaires (+0,13%) et des biens manufacturés (+0,34%). Quant à la variation annuelle des prix à la consommation, c'est-à-dire la croissance des prix en décembre 2016 par rapport à décembre 2015, la même source ajoute qu'elle a enregistré une hausse de près de 7%. Par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont augmenté de 4,3% en décembre 2016 par rapport au même mois de 2015 (3,7% pour les produits agricoles frais et 4,91% pour les produits agroalimentaires). 7% en rythme annuel moyen est le reflet d'un dysfonctionnement de l'économie Tout a augmenté dans le sillage des produits retenus dans la loi de finance 2016 et 2017. Les commerçants y compris ceux qui vendent des produits sans aucune traçabilité, sans déclaration de leurs activités, donc exclus des recouvrements d'impôts, auxquels, il faut rajouter les intermédiaires, et l'ensemble des entreprises possédant une activité déclarée qui excellent dans la minorisation de leurs chiffres d'affaire, a conduit à des majorations généralisés et durables des prix à la consommation. Si la TVA passant de 17% à 19% a subi un relèvement de 2%, selon l'ONS, des produits manufacturés localement comme l'habillement ou les chaussures ont vu leurs prix grimper de 13,7% entre les deux périodes de comparaison ci-dessus indiqués, alors que ceux des meubles et des articles d'ameublement ont connus des hausses de 5,2% et bien plus d'après ce que nous avons constaté. Concernant les prix relatifs aux logements et les charges y afférentes, ils ont connu une croissance de 5,81%, tandis que pour les transports et communications, les prix se sont renchéris de 13,14% en décembre 2016 par rapport à un an plus tôt. Pour les prix relatifs à la santé et hygiène corporelle, ils ont aussi augmenté de 5,7%, note l'ONS. Seuls les prix liés aux loisirs, à la culture et à l'éducation ont enregistré une baisse qui a été de l'ordre de 6,07%. Pour rappel, la loi de finances de 2016 a prévu une inflation de 4%. Ce déséquilibre est imputable à l'incapacité, il faut bien le souligner des institutions étatiques en charge du contrôle des acteurs gravitant autour dans la sphère production, marchés de gros et détails. Le 17 mars dernier, le président de la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes Mustapha Achour affirmait que 70% de la production nationale des fruits et légumes ne passe pas par les marchés de gros accusant certains agriculteurs de complicité avec les réseaux spécialisés dans le monopole et la spéculation de produits agricoles, expliquant que les hausses foudroyantes des prix n'est pas justifiée, étant donné que la production agricole est abondante. L'économie algérienne souffre d'un déséquilibre entre une demande restant importante des ménages, et un étranglement de l'offre afin de favoriser une inflation qui occasionne des dégâts sur la croissance surtout en cette période de crise. A ce phénomène inflationniste propre à la consommation des ménages s'ajoutent les aléas d'une monnaie nationale dont le pouvoir d'achat est constamment compacté, voire durablement compressé. Le malaise de cette anarchie généralisée pénalisant les algériens à revenus fixes commence à faire râler sérieusement. Aucune politique efficace en matière de protection des consommateurs n'est, à ce jour, mise à contribution par les pouvoirs publics comme par les associations.