Le président de l'Autorité de régulation de l'Audiovisuel (ARAV), Zouaoui Benhamadi a affirmé jeudi que son instance n'avait pas été sollicitée pour donner son avis sur le contenu de la charte et de la circulaire régissant la couverture médiatique des prochaines législatives, précisant que «le ministère de la Communication est libre dans ses décisions et assume ses responsabilités». Après avoir rappelé que l'ARAV avait seulement pris acte du contenu de ces deux documents adressés aux médias, M. Benhamadi qui s'exprimait en marge de la visite d'une délégation d'observateurs de la Ligue arabe au siège de l'ARAV, a indiqué que son instance avait reçu, il y a quelques jours, une copie des deux documents dont «elle a pris acte, comme tout le monde», ajoutant que l'ARAV n'avait pas été sollicitée pour donner son avis sur leur contenu. «Le ministère dispose de ses propres prérogatives et est libre dans ses décisions dont il assume la responsabilité», a-t-il soutenu, écartant toutefois tout chevauchement entre les deux parties. L'occasion était pour M. Benhamadi d'exprimer son souhait de voir «une meilleure concertation entre les deux parties». Le ministère de la Communication avait adressé, il y a quelques jours, une circulaire aux responsables des médias audiovisuels autorisés à assurer la couverture médiatique des prochaines élections législatives. Dans cette charte, le ministère leur rappelle la nécessité de veiller au strict respect des dispositions édictées par la législation et la réglementation en vigueur et des principes relevant des règles de déontologie, et une charte contenant 10 engagements relatifs au «suivi d'une ligne éditoriale équitable, impartiale et objective et au sens aigu des responsabilités». «La couverture médiatique des élections législatives du 4 mai 2017, nécessite de la part de l'ensemble des médias, le suivi d'une ligne éditoriale équitable, impartiale et objective et un sens aigu des responsabilités», a souligné le ministère, qui a élaboré une charte constituée de 10 points. Pour le ministère, les médias sont tenus aux «engagements, notamment du pacte de responsabilité», où les médias doivent tenir compte de leur capacité à façonner l'opinion et de ce fait, ils sont susceptibles d'avoir un impact négatif sur les citoyens, en cas d'inobservation des règles éthiques et professionnelles usitées en la matière». Il s'agit également du «devoir de sensibilisation, où les médias sont tenus de veiller à la sensibilisation des électeurs sur l'exercice de leur droit de vote et ne doivent en aucun cas œuvrer à décrédibiliser les élections ou donner la parole à des parties qui appellent au boycott». Cette charte comprend aussi «de la juste mesure des enjeux où les médias doivent considérer cette prochaine échéance électorale comme un test grandeur nature qui mettra à l'épreuve leur capacité à se montrer à la hauteur de la liberté d'expression que leur garantit la démocratie». Il est énoncé également dans cette charte «de l'accès direct des médias aux partis et candidats, qui dispose que tous les partis ou candidats ont le droit d'accès direct aux médias sur une base équitable et non discriminatoire». Concernant le respect du citoyen, il y est disposé que les médias «doivent avoir une hauteur éthique assumée, dans ce genre d'échéance, qui traduise leur respect des citoyens, et plus spécifiquement des électeurs, qui sont destinataires d'informations, de commentaires, d'analyses et de prises de parole qui déterminent leurs choix électoraux dans ce qui sera, pour les cinq années à venir, le corps législatif de notre pays».