Les frappes américaines qui ont visé un aéroport militaire syrien n'ont pas fait réagir les pays arabes. Mise à part l'Algérie, qui, par la voix de son ministre des Affaires maghrébines, de la Ligue arabe et de l'Union africaine, M. Abdelkader Messahel, a « diplomatiquement » réitéré son appui à la République arabe de Syrie, aucune capitale arabe n'a levé le petit doigt pour condamner l'agression US contre un pays souverain. Au contraire, certaines puissances du Moyen Orient, à leur tête l'Arabie Saoudite n'ont pas hésité un instant de souscrire à la démarche belliqueuse de Donald Trump. Juste après le largage de 59 missiles Tomahawk sur la base aérienne de Shayrat, près de Homs, Ryadh s'était, en effet, empressé de remercier la Maison Blanche d'avoir punit un pays...arabe. «Vous avez le soutien total du royaume d'Arabie saoudite aux opérations militaires américaines contre des cibles militaires en Syrie qui interviennent en réponse à l'utilisation par le régime syrien d'armes chimiques contre des civils innocents», indiquait un communiqué du ministère des Affaires étrangères répercuté diffusé par l'agence SPA, à l'adresse de ce qui était perçu, 24 heures auparavant, comme un irresponsable président au service de...Moscou. Le communiqué saluant la «décision courageuse» de Trump, martèle, toute honte bue, que le gouvernement syrien de Bachar al Assad était responsable de fantomatiques frappes chimiques contre d'innocents civils. Au même moment, la Ligue arabe, pourtant si prompt à condamner «certains régimes dictatoriaux» de la région, s'est murée dans un silence honteux. La machine diplomatique censée réagir, même hypocritement, pour faire signifier à Washington que son attaque était condamnable, n'a pas été enclenchée. Silence radio sur les bords du Nil, siège de l'organisation panarabe qui ne cache plus ses accointances avec l'impérialisme atlantiste. Le «cow boy» à la gâchette facile a désormais le quitus pour frapper quand il veut. Où il veut.